Sondage : une majorité de professionnels de santé pour la vaccination obligatoire

Dans un sondage mené, entre le 9 et le 13 juillet, par la revue spécialisée Medscape, on découvre que la majorité des médecins et d’autres professionnels de santé sont pour la vaccination obligatoire. Les infirmiers restent réticents à cette idée. 

Le président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé lors de son allocution lundi 12 juillet 2021 que la vaccination est rendue obligatoire pour tous les professionnels de santé et les professionnels ou bénévoles qui travaillent au contact des personnes âgées ou fragiles. Une mesure réclamée par les représentants des professionnels de santé le 7 juillet dernier.

La revue Medscape a voulu en savoir plus en organisant un sondage auprès de ses abonnées. Ainsi, 1550 ont répondu à un sondage en ligne entre le 9 et le 13 juillet 2021. Près de 730 d’entre eux exercent en France métropolitaine (473 médecins, et 257 autres professionnels de santé, dont 106 infirmières). D’abord un rappel, près de 95 % des médecins qui exercent à l’AP-HP sont vaccinés, dès lors l’obligation vaccinale est approuvée par 74 % des médecins sondés. Les infirmiers et infirmières sont moins enclins à accepter la décision, ils sont 58 % contre (soit le plus haut taux), alors que la vaccination obligatoire est désapprouvée par 36 % des autres professionnels de santé. 

La liberté individuelle mise en avant

Chez les sondés contre la vaccination obligatoire, on retrouve différents arguments. Au premier rang, c’est la liberté individuelle qui est citée. Ainsi, 45 % des médecins contre ne veulent pas de la mesure, car elle « serait contraire à la liberté individuelle ». Pour 27 % d’entre eux, c’est le timing qui est mal choisi. Ils estiment qu’il est encore trop tôt pour légiférer. Chiffre étonnant, 60 % d’entre eux ont des doutes sur la sécurité des vaccins. Enfin, 12 % pensent que l’obligation ne devrait s’appliquer qu’à certaines spécialités en contact étroit avec des patients fragiles. Interrogé par Medscape, le docteur Benjamin Davido, infectiologue à Garches et directeur médical de crise à l’AP-HP, analyse : « déjà, à l’issue de la 3e vague, près de 40 % des paramédicaux, épuisés, avaient déclaré vouloir changer de métier. Il ne faudrait pas qu’il y ait une levée de boucliers, car on a encore besoin de tout le monde à l’hôpital. Mais la proportion de refus catégoriques  à la vaccination parmi les soignants hospitaliers est très résiduelle — c’est moins de 5 %. Le vrai travail doit se concentrer sur ceux qui hésitent ». Pour le spécialiste, il s’agit donc de convaincre avant tout. 

Rejet massif des sanctions

Le sondage laisse apparaître des professionnels de santé globalement convaincus par la nécessité de se faire vacciner. Cependant, les sanctions pour inciter posent un problème. Ainsi, dans l’ensemble des corps de métier interrogés, 11 % des médecins sont pour le licenciement en cas de non-respect, 13 % d’autres professionnels de santé et le chiffre baisse a 5 % pour les infirmiers et infirmières. Les répondants semblent privilégier la mutation s’il doit y avoir sanction. Enfin, le mieux encore pour la plupart des soignants (hors médecins) est qu’il n’y ait aucune sanction contre les professionnels qui refusent le vaccin.