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COME Collaboration (Center for Osteopathic MEdecine) : The Quantum conférence

Le 8 octobre se tenait à Mechelen, à côté de Bruxelles (Belgique), le 2ème congrès annuel de la fondation COME. Objectif : présenter les dernières recherches, nouvelles technologies et idées novatrices indispensables dans la pratique clinique des ostéopathes. Pourquoi sont-elles indispensables ?

Un reportage réalisé par Yun Kyung de Montebello, ostéopathe DO attachée au service urologie, Hôpital Saint-Louis à Paris / Tiré du #31 (décembre-janvier-février 2016) Otite de l’enfant : se comprendre pour bien entendre

En 2015, des chercheurs-ostéopathes européens se sont réunis pour créer la Fondation COME Collaboration avec pour devise : ≪ l’ostéopathie d’excellence par la recherche transdisciplinaire ≫. Les objectifs de COME Collaboration sont de comprendre comment l’ostéopathie marche, d’améliorer la formation des ostéopathes et d’apporter la preuve irréfutable de son efficacité pour in fine assurer une meilleure collaboration avec le système de sante. La délégation française est présidée par Rafael Zegarra-Parodi, ostéopathe et membre du conseil d’administration de COME Collaboration. Cette 2e édition baptisée Quantum conférence a rassemble chercheurs-ostéopathes et médecins européens venus présenter les résultats de leurs derniers travaux autour de quatre thématiques :

1) Néonatalité

2) Cardiovasculaire

3) Communication sur l’ostéopathie

4) Au-delà des structures et des fonctions.

Recherche : la grande absente

Dans les hôpitaux français, des réunions d’équipe sont régulièrement organisées. L’objectif de ces réunions est d’étudier les cas cliniques des patients dans le service pour échanger sur les choix de traitement et pour suivre les patients sur le long terme. Si le résultat est concluant, il fait l’objet d’un article de recherche avec une validation du chef de service. Pour la plupart des ostéopathes français, le mot « recherche » est absent de leur pratique quotidienne. Surtout quand on évoque l’Evidence Based Medicine (EBM), une médecine fondée sur des preuves. La notion de l’Evidence Based Medicine (EBM) est présentée en 1990 par Gordon Guyatt de l’Université Mc Master (Canada) dans le cadre de la méthodologie d’enseignement médical (1). Quelques années plus tard, David Sackett et al. définissent l’EBM comme « une recherche systématique indispensable pour que les praticiens utilisent les preuves cliniques dans une application clinique individuelle » (2). Le praticien peut adopter une meilleure attitude quand il a la capacité d’interpréter un résultat de recherche (clinique et épidémiologique) pour le combiner avec sa décision clinique face aux patients. L’ensemble des conférences contribue à cette approche.

(1) Evidence-Based Medicine Working Group (November 1992). “Evidence-based medicine. A new approach to teaching the practice of medicine”. JAMA. 268 (17): 2420-5.

(2) Sackett DL, Rosenberg WM, Gray JA, Haynes RB, Richardson WS (1996). “Evidence based medicine: what it is and what it isn’t. BMJ.312 (7023): 71-2.

Session I : NEONATALITE

Traitement ostéopathique manipulatif sur les prématurés : un essai multicentrique, randomisé et contrôlé

Francesco Cerritelli a introduit la journée de conférences avec son étude : Effet de l’ostéopathie dans la prise en charge des nouveau-nés prématurés. 

Il a mené un programme d’essais cliniques sur 690 nouveau- nés dont l’âge était compris entre 29 et 37 semaines. Ils étaient répartis en 2 groupes dont l’un a reçu 2 traitements ostéopathiques par semaine. Les consultations ostéopathiques consistaient en une évaluation structurelle suivie de techniques ostéopathiques : traitement myofascial (indirecte), v-spread, équilibre de la tension membraneuse et ligamentaire. Ce programme de recherche a permis de révéler l’apport de l’ostéopathie auprès de cette population. À savoir une amélioration de l’état général du nouveau-né, une diminution de la complication respiratoire et une réduction de l’hospitalisation.

Francesco cerritelliÀ propos de Francesco Cerritelli (Italie)

Francesco Cerritelli, docteur et ostéopathe DO , s’intéresse aux neurosciences et à la prise en charge transdisciplinaire. Il est également le fondateur de l’European Institute for Evidence Based Osteopathic Medicine (EBOM ) et de COME Collaboration. En 2011, il obtient le Master en santé publique de l’Imperial College de Londres et commence une recherche sur l’IRM fonctionnelle et l’interoception en ostéopathie. Ila publié articles scientifiques et a reçu de nombreux prix internationaux grâce à ses activités scientifiques.

Les conséquences à long terme de la naissance prématurée

Une naissance sur dix est prématurée. Selon le Professeur Filip Cools, une prise en charge immédiate des prématurés dans le milieu hospitalier est très importante.

Il a mené une étude prospective randomisée des patients prématurés en évaluant plusieurs critères : la survie, le handicap léger ou sévère, cognitif et comportemental. Les prématurés sévères (moins de 32 semaines) et les prématurés modérés et légers (nés entre 32 et 36 semaines) montrent une morbidité et une mortalité plus élevée par rapport aux nouveau-nés à terme. Aucune différence sur l’apprentissage pendant leur croissance n’a été prouvée, mais des difficultés comportementales ainsi que des troubles de l’attention à l’école ont été constatés. Filip Cools explique cela par un développement cérébral incomplet chez les prématurés (seulement 65 % à 34 semaines). Le volume cortical est multiplié par quatre pendant la période de 34 et 40 semaines de grossesse et le volume de la matière blanche est multiplié par cinq pendant la même période. Il conclut sa présentation en insistant sur la nécessité d’une prise en charge pluridisciplinaire immédiate après la naissance, quel que soit le stade de prématurité. Car les interventions précoces peuvent améliorer l’état du nouveau-né à long terme pour un meilleur développement physiologique pendant la croissance de l’enfant.

filip coolsÀ propos de Filip Cools (Belgique)

Filip Cools est professeur en néonatalogie et directeur de clinique à l’Unité néonatale de Vrije, Université de Bruxelles (VUB ). Il est également membre du Conseil d’administration du centre de l’Evidence Based Medicine Belgique (CEBAM ) et directeur belge du Cochrane Center (Hollande).

Session II : CARDIOVASCULAIRE

[su_box title= »Effets des traitements ostéopathiques sur la fonction pulmonaire et la douleur thoracique chez les patients après une opération de l’artère coronaire  » style= »bubbles » box_color= »#fea37e » title_color= »#1866a5″ radius= »8″]Plus de 2 millions d’opérations chirurgicales à cœur ouvert sont pratiquées tous les ans. À la suite de cet acte chirurgical, 30 % des patients (600 000/an) souffrent d’une douleur chronique sans étiologie et/ou d’une diminution de la mobilité thoracique. 12 % constatent une diminution de leur capacité vitale. L’ostéopathie peut-elle aider ces patients ? Pour répondre à cette question, Gert Roncada a d’abord présenté étape par étape et à l’aide d’images l’opération chirurgicale. Après une incision médiane du sternum et du péricarde, les chirurgiens écartent la cage thoracique tout en insérant les drains thoraciques. Les éléments les plus endommagés à ce stade sont les muscles intercostaux ainsi que les artères et les veines par l’insertion des drains thoraciques. Et cette déchirure peut provoquer une diminution des débits artériels et veineux. Lors de l’incision médiane du sternum et du péricarde par une scie circulaire, le ligament sterno-péricarde est sectionné, le fascia thoracique subit une brûlure sans oublier le muscle diaphragme. Le traitement ostéopathique est réalisé 12 à 52 semaines après l’acte chirurgical sur 2 groupes de 128 patients chacun. Le protocole comprend quatre tests : la position thoracique, le rachis thoracique et cervical, la mobilité costale et celle du muscle du diaphragme après une observation de dos, de face et de profil. Les traitements se déroulent ensuite par étirement du muscle du diaphragme, relâchement myofascial thoracique, inhibition suboccipitale et se terminent par un équilibre du plan antérieur et postérieur. L’évaluation de ces traitements est réalisée à 12 et 52 semaines après la chirurgie à l’aide d’un questionnaire sur la qualité de vie, l’intensité de la douleur, la mobilité thoracique et capacité aérobie (VO 2 maximale). Cette application du protocole sur les patients post-opératoires cardiaques de Gert Roncada nécessite une observation à long terme pour pouvoir constater un résultat durable. [/su_box]

gert roncadaÀ propos de Gert Roncada (Belgique)

Gert Roncada, ostéopathe DO , exerce à Alken en Belgique. Il s’intéresse à la recherche ostéopathique tout particulièrement dans le domaine de la réhabilitation cardiaque. Il a obtenu son Master en ostéopathie à l’université internationale de Dresden en Allemagne et il est membre du Conseil d’administration de la Commission for Osteopathic Research, Practice and Promotion (CORPP ).

[su_box title= »Qualité de vie chez les patients cardiaques » style= »bubbles » box_color= »#fea37e » title_color= »#1866a5″ radius= »8″]Ce changement comportemental demande une réadaptation de la part de leur entourage. Les trois principales difficultés des patients cardiaques sont l’anxiété, le déni et l’état dépressif. La personnalité de type D est un concept en psychologie qui mesure le signe de détresse. Il est caractérisé par une tendance négative et par une inhibition sociale qui augmente le stress après un changement de la qualité de vie. En effet, un problème cardiaque est un événement important dans la vie du patient. La difficulté à s’adapter et à accepter sa situation ainsi que le changement de style de vie du patient sont des sujets importants à prendre en compte par tous les thérapeutes. [/su_box]

frank vandereyfÀ propos de Frank Vandereyt (Belgique)

Frank Vandereyt a plus de 15 ans d’expérience avec des patients cardiaques au Centre de réhabilitation cardiaque de Hasselt. En tant que psychologue et psychothérapeute, il travaille sur le processus d’adaptation, la gestion de l’angoisse et l’amélioration de la qualité de vie des patients ayant subi des opérations cardiaques.

Système vasculaire primaire : un système biologique qui change radicalement le modèle de la médecine

La présentation du docteur Quaghebeur a porté sur le Primo Système Vasculaire (PVS). Habituellement, on parle de 3 systèmes vasculaires : le système vasculaire, le système lymphatique et le système cérébrospinal fluidique.

Le Primo Système Vasculaire (PVS ) a été découvert par le médecin coréen Bong-Han Kim au début des années 60 avant d’être redécouvert en 2002. Une équipe de l’université nationale de Séoul a pu visualiser scientifiquement l’existence du PVS . Ils ont constaté que ce réseau vasculaire correspond aux méridiens d’acupuncture. Les différentes techniques d’imagerie ont permis de visualiser le PVS dans les tissus cardiaques, les artères et les tissus lymphatiques. Ce système vasculaire primaire existe également dans le système nerveux central et périphérique, par exemple entre le 4e ventricule et le sinus sagittal. Le PVS a également pu être localisé à la surface des organes abdominaux et sur la peau. Une récente étude du Centre national coréen du cancer confirme que le PVS contient des cellules immunitaires telles que des macrophages, des polynucléaires éosinophiles et des mastocytes qui joueraient un rôle dans la réaction allergique. Selon Jörgen Quaghebeur, le PVS peut devenir un système important dans le traitement ostéopathique. Une analyse du PVS en utilisant la force atomique microscopique a permis de trouver des cellules immunitaires à la surface d’un organe. Comme le PVS relie les tissus fonctionnels à travers des différentes structures, son utilisation pourrait être efficace pour lutter contre le cancer.

jorgenÀ propos de Jörgen Quaghebeur (Belgique)

Ces 20 dernières années, Jörgen Quaghebeur, docteur et ostéopathe, a enseigné la neurologie, les techniques neurodynamiques, l’évaluation neurologique clinique, la physiologie de la douleur, la physiologie des fluides cérébrospinaux, l’urologie, et l’Evidence Based Osteopathy en crânien. Il s’intéresse à la recherche de la fonction sensorielle, les techniques de diagnostic et le traitement des douleurs pelviennes chroniques à l’Université d’Anvers. Il exerce à l’hôpital universitaire d’Anvers, traite les patients souffrant de douleurs pelviennes chroniques et de problèmes pelviens comme l’incontinence urinaire, les dysfonctions du plancher pelvien, la névralgie pudendale ou la douleur coccygienne. Il est l’auteur d’un livre et a publié 12 articles dans des journaux scientifiques.

Session III : LA COMMUNICATION SUR L’OSTEOPATHIE

[su_box title= »Valeur de l’ostéopathie pour l’économie de la santé : Pourquoi la société paie-t-elle les soins ostéopathiques ? » box_color= »#fffff » title_color= »#fea37e » radius= »10″]Pour les chercheurs-ostéopathes, la communication sur la profession d’ostéopathe est tout aussi importante que la recherche clinique. Depuis plusieurs années Lieven Annemans étudie l’objectivation ostéopathique dans le domaine économique ainsi que sur la qualité de vie des patients et de la société. Selon le professeur, il est nécessaire de faire une recherche comparative ostéopathique afin d’avoir une gestion de la santé intelligente et moins coûteuse par rapport à la médecine conventionnelle. [/su_box]

lievenÀ propos de Lieven Annemans (Belgique)

Lieven Annemans est professeur de santé économique à la faculté de médecine de l’Université de Gant. Il exerce à l’hôpital universitaire d’Anvers et traite les patients souffrant de douleurs pelviennes chroniques et de problèmes pelviens comme l’incontinence urinaire, les dysfonctions du plancher pelvien, la névralgie pudendale ou la douleur coccygienne.

OPERA pour Osteopath Practitioners Estimates and RAtes : Le recensement des ostéopathes européens

Actuellement la situation de l’ostéopathie varie à travers le monde. Aux États-Unis, la crise identitaire des ostéopathes DO est bien connue et elle est sociologiquement analysée.

Actuellement, plusieurs auteurs soutiennent qu’une crise identitaire de l’ostéopathie existe aussi en Europe (La revue de l’ostéopathie, numéro 11-3 : 2013). Pour cette raison, Patrick van Dun insiste sur l’importance d’établir un guide avec une stratégie entre les pays européens pour un développement de la profession. Le programme de recherche mené par COME et la BSO (British School of Osteopathy) consiste à rassembler les informations sur le nombre d’ostéopathes dans chaque pays européen pour analyser la méthode d’enseignement et pour classifier les ostéopathes qui ont d’autres spécialités et utilisent des traitements différents de l’ostéopathie. Il est indispensable d’utiliser des questionnaires spécifiques pour obtenir une analyse efficace. Le questionnaire utilisé est composé de 3 questions :

  •  L’ostéopathie doit-elle être considérée comme une profession médicale à part entière ou comme une discipline proche de la physiothérapie ou de la thérapie manuelle ?
  • Quelle est l’influence du programme d’enseignement sur la pratique ostéopathique ?
  • Quelles sont les tendances chez les ostéopathes qui utilisent d’autres techniques que les techniques ostéopathiques ?

Résultats : les ostéopathes français, luxembourgeois et flamants utilisent plus les techniques ostéopathiques traditionnelles que leurs confrères hollandais. La situation est la même pour les techniques viscérales et fasciales. Si l’on compare l’Angleterre et l’Australie avec les pays du Benelux et la France, la technique viscérale est plus appliquée chez ces derniers. En Angleterre et en Australie, elle n’est pratiquement pas mentionnée dans le cursus d’enseignement. Il en est de même pour la technique crânienne. L’une des conséquences de ces différences entre ostéopathes de différents pays est de retarder le développement ostéopathique en tant que profession de santé. L’absence d’identité et de perception personnelle et publique limite la progression du métier d’ostéopathe. Au cours de sa présentation, Patrick van Dun a pris pour exemple la situation en France qui affiche 11 différentes méthodes en ostéopathie. Le troisième élément de ce programme est d’analyser la population de praticiens ostéopathes appartenant à d’autres métiers de santé. Les étudiants préfèrent-ils démarrer leurs études pour devenir kinésithérapeutes avant de devenir ostéopathes en raison du remboursement par l’assurance maladie ? À la question portant sur les objectifs de la profession d’ostéopathe, les réponses sont :

  • Indépendance et l’autonomie pour être thérapeute de première intention (25 %),
  • Collaboration avec les autres métiers de santé (20,6 %),
  • Reconnaissance de l’ostéopathie (17,7 %),
  • Niveau d’éducation plus élevé (17,4 %)
  • et une meilleure intégration de la part des assureurs (13.4 %).

Le travail du Dr Van Dun n’est pas encore terminé en Europe, y compris en France. Mais il espère le terminer bientôt afin de proposer un plan stratégique pour mieux promouvoir l’ostéopathie en Europe.

PatrickÀ propos de Patrick van Dun (Belgique)

Patrick van Dun pratique l’ostéopathie à Mechelen (Belgique) et Habichtswald (Allemagne). Il est assistant de recherche dans l’Unité de Recherche en Ostéopathie à la faculté des sciences motrices de l’Université libre de Bruxelles. Il détient un master de science en Rééducation et thérapie manuelle obtenu à l’Université Catholique de Louvain. Directeur scientifique du collège allemand pour la médecine ostéopathique (GCOM ) à Wiesbaden (Allemagne) de 2000 à 2006, il dirige de 2010 à 2012 la recherche en ostéopathie du département de médecine clinique et biotechnologie à l’université Krems (Autriche). Il est également cofondateur et président de la Commission for Research Practice and Promotion, (CORPP ) et membre du conseil d’administration de COME Collaboration.

Session IV : AU-DELÀ DES STRUCTURES ET DES FONCTIONS

[su_box title= »Rôle de l’ostéopathie dans le processus émotionnel et la régulation des souffrances de la douleur chronique » style= »bubbles » box_color= »#ef5602″ title_color= »#1866a5″ radius= »8″]Généralement, la stimulation du nocicepteur est la cause de la douleur. Mais une sensation douloureuse peut être vécue sans nociception. Une pensée négative peut constituer une expérience douloureuse qui relie le processus cérébral à la douleur et l’émotion. Quand on parle de douleur, il faut considérer la dimension affective (ressenti désagréable). En cas de douleur à long terme, un second élément « affectif » contribue à l’aspect psychosocial qui constitue une partie importante de la gestion de la douleur. Plusieurs études ont déjà montré l’étroite relation entre la douleur chronique et des facteurs psychologiques comme l’anxiété, la sensation de catastrophe et la dépression. Le rôle de l’émotion dans la douleur chronique a été expliqué en 2007 par Baker et al. en utilisant l’Emotional Processing Scale, un questionnaire d’auto-évaluation dans le processus émotionnel (EPS -25). Les patients souffrants de douleur chronique ont été interrogés sur la durée, la fréquence et les autres sources de douleur. Le résultat de cette étude prouve qu’une réponse EPS -25 est plus élevée dans le groupe de douleur chronique avec une dysfonction émotionnelle que dans le groupe témoin (Baker et al., 2007). L’objectif de recherche de Jorge E. Esteves est de comprendre le processus de la douleur des patients souffrant de lombalgie chronique. Il s’agit de trouver le rôle de la douleur chronique dans la relation environnementale du patient en mesurant l’anxiété et la dépression (1). Pour cela, il a réalisé une étude sur 2 groupes comparatifs (N = 27) constitués d’un groupe témoin sans expérience de douleur chronique et l’autre groupe avec les patients souffrant d’une lombalgie chronique. Les outils de cette étude étaient les questionnaires EPS -25, PHQ-9 sur la dépression, GAD -7 sur l’anxiété et l’évaluation de la douleur chronique forme (2). Chez les patients souffrant de lombalgie chronique, l’anxiété et la dépression sont plus élevées. Ce résultat montre que les thérapeutes doivent considérer ces facteurs dans l’évaluation et la gestion de la douleur pour chaque patient souffrant de lombalgie chronique. [/su_box]

(1) Emotional processing and its relationship to chronic low back pain: results from a casecontrol study. Esteves JE 1, Wheatley L, Mayall C, Abbey H. Man Ther. 2013 Dec;18(6):541-6

(2) Measuring troublesomeness of chronic pain by location. Parson S, Carns D, Pincus T, Foster N, Breen A, Vogel S, Underwood M. BMC Musculoskelet Disord. 2006 Apr 5;7:34/

jorgeÀ propos de Jorge E. Esteves (Grande-Bretagne)

Jorge E. Esteves est ostéopathe en Grande- Bretagne où il dirige le département Recherche du British School of Osteopathy à Londres. Ses recherches portent sur l’analyse du diagnostic palpatoire en ostéopathie et le développement de modèles neurocognitifs. Il s’intéresse aux effets du toucher et de la douleur sur le corps et l’esprit.

La douleur chronique : souvent, plus qu’une maladie

Pour parler de la douleur chronique, il est faut distinguer la douleur aiguë qui est un signe d’alerte causé par une lésion de la douleur chronique.

Cette dernière est souvent difficile à identifier car multifactorielle et dont la transmission et la modulation des signes douloureux associés sont modifiées. Selon l’Europe Against Pain (2011), une douleur aiguë est comme le symptôme d’une maladie ou d’une lésion alors qu’une douleur chronique et récurrente est un problème spécifique de santé générale. Une douleur chronique est un mélange dynamique de biologie, de psychologie et de facteurs sociaux (Gatchel et Al 2007). Pour améliorer la qualité de vie du patient, il est nécessaire d’avoir une approche multidisciplinaire. Les facteurs psychologiques comprennent la personnalité, l’état de dépression, la signification ou sens de la douleur, la peur, la simulation d’une maladie et la stratégie d’une maladie. Ces facteurs sont importants dans la transition d’une douleur aiguë vers une douleur chronique. Ils peuvent aussi influencer le traitement de la douleur chronique. Chez les patients souffrant d’une douleur chronique, on peut constater un changement social et relationnel. Les relations au sein du couple et celles avec les enfants, la famille, les amis et les collègues de travail sont modifiées. Pour résoudre ce problème, Stefaan Goossens propose un programme multidisciplinaire pendant 9 semaines comprentant : psycho-éducation, gestion d’activité quotidienne et programmes individualisés sur la conscience de l’esprit et du corps, la gestion du stress et la réintégration professionnelle. Une douleur chronique est un challenge pour les thérapeutes dont l’objectif thérapeutique sera de réduire la douleur et d’obtenir une meilleure qualité de vie. Le travail multidisciplinaire est indispensable.

stefanÀ propos de Stefaan Goossens (Belgique)

Diplômé en médecine générale à l’Université Catholique de Louvain en 1990 et en anesthésiologie en 1995., il s’intéresse à la médecine de la douleur et dirige le centre pluridisciplinaire de la douleur d’Anvers depuis 2005. Il dirige des programmes de recherche sur la neuromodulation et la thérapie par radiofréquence des douleurs du bas du dos et de la nuque.

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