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Méditation pleine présence : pour les thérapeutes ou thérapeutique ?

Du 16 au 21 août 2021, Danis Bois* explore à Chamblay la question de la méditation. Pas n’importe quelle méditation. La méditation pleine présence. Jour 1 : la méditation, ça s’apprend !

Par Reza Redjem-Chibane

Les rencontres de Chamblay rassemblent chaque année autour de Danis Bois des professionnels formés à la fasciathérapie, la gymnastique sensorielle et la somato-psychopédagogie. Comme un aboutissement de ses travaux sur le mouvement, la perception, le toucher et la relation, la méditation pleine présence peut être un outil intéressant pour tous les thérapeutes. Pourquoi ? Au cours des rencontres de Chamblay, alternent des méditations guidées, des temps de mise en mouvement basés sur les principes de la somato-psychopédagogie et des échanges philosophiques, expérientiels, techniques et parfois spirituels entre Danis Bois et son audience.

L’objectif pour Danis Bois : transmettre. Transmettre son expérience du mouvement interne, cette animation intime qui se donne à voir à qui sait le ressentir. Ce mouvement interne est à la base de la fasciathérapie méthode Danis Bois et plus largement d’un concept pédagogique qui vise à amener tout à chacun à le ressentir. Pour Danis Bois, ce mouvement interne est propre à la vie. Cette année, il a choisi d’orienter ses interventions vers la méditation comme outil pour accéder au mouvement interne. Car « c’est simple de méditer, à la portée de tous, mais cela nécessite un apprentissage », nous dit-il. Alors, comme à son habitude, Danis Bois décortique la méditation pour y intégrer une pédagogie qui relie connaissance et perception. 

Vers une pédagogie de la méditation

S’il y a différentes façons de méditer, elles ont des mises en œuvre similaires : fermer ou entrouvrir les yeux, garder l’immobilité et garder le silence. Ce qui est intéressant dans la méditation, c’est « le rapport qualitatif avec l’expérience vécue », enchaine Danis Bois. Il entend par là, la capacité à mettre en place une qualité de présence et de relation qui rendra l’expérience de la méditation plus riche encore, car méditer ce n’est pas que sentir. Comment établir alors cette relation entre sensation et interprétation ?

Tout commence par l’apprentissage qui s’appuie sur deux outils majeurs. Le silence d’abord. « Il s’agit de créer un contact au silence pour choisir de se mettre à l’écart du monde extérieur », explique le praticien. Une attitude également symbolisée par la posture immobile. Ensuite il faut s’offrir une durée pour soi. En insistant sur le fait de ne pas imposer de durée (ce dernier préconise néanmoins une durée de 20 minutes). Et de rajouter : « je n’aime pas la règle. J’aime méditer quand j’en ai besoin, quand je ressens l’appel ».

Certains s’engagent sur le chemin de la méditation pour reprendre le contrôle de leur vie. C’est cette idée de contrôle que Danis Bois propose d’exploiter en insistant sur l’intention et la mobilisation attentionnelle sur lesquels nous avons tous la possibilité d’agir. La méditation n’est en effet pas uniquement une expérience sensorielle. Elle fait appel à la connaissance intellectuelle. « Quand je vous dis écoutez le silence, je ne m’adresse pas à votre cœur, mais à vos sens », souligne-t-il.

Des indices pour identifier le mouvement interne

Revenons sur la finalité de la méditation : ressentir le mouvement interne. Une expérience peu évidente qui peut prendre du temps, voir ne jamais survenir. Pour rendre palpable la présence de ce mouvement interne, Danis Bois énumère quelques indices qui révèlent sa présence lors d’une méditation. Premièrement, sentir une modification du bien-être physique et psychique. Deuxièmement, sentir un lien entre ce que je ressens dans mon corps et mon état psychique. Troisièmement, être dans le calme. Quatrièmement, percevoir le mouvement interne comme la circulation ou le glissement d’une énergie qui traverse les tissus de façon extrêmement lente et uniforme. Cinquièmement, le mouvement interne se donne à voir au sens d’une vision de notre intériorité.

Finalement, la méditation est un acte pédagogique. Son intérêt dans l’amélioration de la santé fait l’objet de recherches scientifiques.Mais l’on peut également se demander si la méditation doit s’adresser à tous les thérapeutes, pour améliorer leur perception durant leurs soins, ou n’est-elle que thérapeutique…

* Danis Bois est masseur-kinésithérapeute, ostéopathe, au début de sa carrière, puis créateur de la fasciathérapie et de la gymnastique sensorielle. Il est également professeur à l’université Fernando Pessoa à Porto, docteur en sciences de l’éducation et agrégé en sciences sociales spécialisation en psychopédagogie de la perception. Dans le prolongement de la fasciathérapie, il a développé le concept de somato-psychopédagogie auquel est rattachée la gymnastique sensorielle. Il a également été directeur fondateur du CERAP, centre d’étude et de recherche appliquée en psychopédagogie perceptive.
Pour en savoir plus sur Danis Bois retrouvez son interview dans le numéro #9 d’ostéomag : 

 

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