Personne ne remet en question le fait que la pratique régulière et structurée d’une activité physique est porteuse de bienfaits : une bonne condition cardiovasculaire, une force musculaire accrue, et une plus grande souplesse contribuent indéniablement à une qualité de vie supérieure. L’un des rares inconvénients que présente la pratique d’une activité sportive est d’accroître le risque de se faire mal ou de se blesser. Si la pratique sportive est en nette hausse dans le monde – et c’est là une bonne chose – le taux d’accidents et de blessures augmente lui aussi, et de manière proportionnelle. En fait, la commission américaine pour la sécurité des produits de consommation estime qu’entre 1991 et 1998, les blessures en golf et en natation ont augmenté de 110 %, de 75 % en hockey et en haltérophilie, de 55 % en football, de 45 % en cyclisme, de 44 % en volleyball, de 43 % en football américain (Consumer Product Safety Review, 2000).
QU’EST-CE QUI CONSTITUE UNE BLESSURE DU SPORT ?
Les blessures physiques sont généralement définies comme étant un stress corporel qui empêche l’organisme de fonctionner normalement, déclenchant en son sein un processus de réparation. Pour ce qui est de la définition des blessures engendrées par la pratique du sport, on peut aller plus loin : il s’agit de tout traumatisme, blessure ou douleur infligés au corps pendant la pratique d’une activité physique ou sportive.
Bien que l’on puisse qualifier de « blessure du sport » toutes les blessures subies par le corps lors de la pratique d’une activité physique, ce terme est néanmoins plus généralement utilisé pour désigner les atteintes subies par le système musculo-squelettique : les muscles, les os, les tendons, les cartilages et tous les tissus qui leur sont associés.
Les traumatismes qui affectent la tête, la nuque ou la colonne vertébrale, dont la gravité est particulièrement importante, sont généralement traités séparément des foulures, distensions, entorses, fractures et contusions concernant les membres.
QUELS IMPACTS ONT LES BLESSURES DU SPORT ?
Les blessures du sport sont plus communément associées au système musculo-squelettique. Nous vous présentons ici un bref exposé de chacune de ses composantes.
Les muscles
Les muscles sont composés à 75 % d’eau, 20 % de protéines, et 5 % de sels minéraux, de glycogène et de graisse. Il existe trois types de muscles différents : squelettiques, cardiaques, et lisses. Les muscles impliqués dans le mouvement et la mobilité sont les muscles squelettiques (encore appelés muscles striés ou muscles volontaires). Les muscles squelettiques sont soumis à un contrôle volontaire, ils s’attachent directement aux os, reliant et recouvrant le squelette osseux. Ces muscles sont autant capables de contractions puissantes et rapides que de contractions plus longues et soutenues et nous permettentaussi bien d’exprimer de grandes forces que des mouvements plus fins et contrôlés. Ces muscles squelettiques s’attachent aux os par l’intermédiaire de tendons. L’extrémité du muscle qui
s’attache à un os relativement fixe, que ce soit de manière directe ou grâce à un tendon, est appelée « origine ». Lorsque ces muscles se contractent, ils transmettent une tension aux os situés après une ou plusieurs articulations pour produire le mouvement. L’extrémité qui s’attache à l’os mis en mouvement porte le nom d’« insertion ».
La structure des muscles squelettiques
Les unités fonctionnelles des muscles squelettiques sont appelées « fibres musculaires » et sont constituées de cellules cylindriques et allongées comportant de nombreux noyaux allant de 10 à 100 microns de largeur et pouvant afficher une longueur allant de quelques millimètres à plus de 30 centimètres de longueur. Le cytoplasme d’une fibre musculaire s’appelle sarcoplasme. Celui-ci se trouve encapsulé dans une membrane cellulaire appelée sarcolemme. Enfin, les fibres sont elles mêmes entourées d’une délicate membrane portant le nom de endomysium.
Les fibres musculaires sont assemblées en faisceaux, eux-mêmes recouverts par un tissu conjonctif appelé périmysium. Ces faisceaux sont à leur tour contenus dans une gaine appelée épimysium. Ces membranes musculaires courent sur toute la longueur du muscle, depuis le tendon d’origine jusqu’au tendon d’insertion. L’ensemble de la structure est encore parfois appelé « unité tendinomusculaire ».
NOTE : Lorsqu’ils se contractent, tous les types de muscles produisent de la chaleur. Cette chaleur est d’une importance vitale quant au maintien de la température normale du corps. On estime qu’environ 85 % de la chaleur corporelle est générée par les contractions musculaires.
Parmi les muscles les plus importants en volume, on trouve le quadriceps de la cuisse et le biceps du bras
Les os
À la naissance, nous possédons environ 350 os, mais ceux-ci fusionnent petit à petit jusqu’au moment de la puberté, pour ne plus représenter que 206 os au total. Les os forment la structure porteuse du corps et ensemble, ils constituent notre endosquelette (squelette interne). Si l’exosquelette (squelette externe) est bien développé chez de nombreux invertébrés, il n’est présent chez l’homme qu’au niveau des dents, des ongles et des cheveux. Lorsqu’il est complètement développé, l’os est le tissu corporel le plus dur. Il est alors composé de 20 % d’eau, de 30 à 40% d’éléments organiques, et de 40 à 50 % d’éléments non-organiques (minéraux).
[su_spacer]✎ Source : Extrait du livre Anatomie des blessures du sportif