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1er congrès international Ostéobio : comprendre… et remettre en cause !

Entre philosophie et imagerie, de la 3D aux concepts clés, Ostéobio, l’école d’ostéopathie biomécanique de Cachan (94), en partenariat avec l’Université Libre de Bruxelles (ULB), a su programmer deux journées de conférences et d’atelier passionnantes.

Par Reza Redjem-Chibane

Avec pour thème La place de l’ostéopathe-biomécanicien dans la prise en charge pluridisciplinaire du patient lombalgique, cette 1re édition du congrès international Ostéobio a permis, les 24 et 25 mai 2013, d’intégrer l’approche biomécanique dans une prise en charge partagée. Avec un premier constant relevé par Xavier Blusseau, ostéopathe DO et directeur d’enseignement à Ostéobio, « les prises en charge standardisées de la lombalgie, basées sur des études statistiques de différents traitements, proposent les traitements ayant les meilleurs rapports-bénéfices/risques. Prendre en compte uniquement la physiologie et la physiopathologie n’est pas suffisant pour améliorer ces méthodes de traitement. Il est préférable de comprendre le fonctionnement (en mouvement) des affections en paramétrant le fonctionnement musculo-squelettique ». Les prises en charge pourront alors être personnalisées et leur efficacité augmentée. Maitriser ces outils d’analyse permettra aux ostéopathes d’être les chefs d’orchestre de cette prise en charge pluridisciplinaire.

Paramétrage du mouvement et de l’affection mécanique musculo-squelettique

congrès ostéobioLe mouvement, en tant que phénomène mécanique, ne peut pas être indépendant de ses causes qui doivent être prises en compte lors de son étude. « En ce sens, le mouvement ne peut être « anormal », c’est-à-dire indépendant de ses causes et des lois qui régissent la biomécanique. Il doit être considéré comme la traduction symptomatique de la plainte » précise Xavier Blusseau. Ainsi, la justification des traitements physiques et/ou chimiques ne peut se comprendre qu’à travers leurs modes d’action. Les paramètres biomécaniques régissant le mouvement et observables lors d’un examen clinique courante sont :

– la forme,
– les efforts,
– la teneur liquidienne des tissus,
– la conduction nerveuse,
– et la force musculaire.

Auxquels se rajoutent les paramètres qualifiant l’affection mécanique :

– la douleur,
– l’enraidissement musculaire,
– et l’excès liquidien

Compte tenu du caractère multimodal que peut revêtir l’affection mécanique, il faut être conscient que cet outil d’analyse ne peut répondre qu’en partie à l’étude clinique d’un patient. Pour intégrer d’autres paramètres, l’analyse pourra s’appuyer sur l’expertise d’un posturologue pour comprendre les mécanismes mis en jeu par les extérocepteurs et d’un praticien en approche neurocognitive et comportementale pour isoler l’influence du mental et du stress notamment. Mais cette prise en charge sera également partagée avec les chirurgiens orthopédistes, podologues, rhumatologues et MK qui ont présenté leur modalité de prise en charge au cours du congrès.

La Belgique à l’honneur

La Belgique, à travers l’ULB, s’est illustrée à l’occasion de ce congrès. Avec Yves Lepers d’abord, ostéopathe DO et philosophe, nous avons partagé un regard épistémologique (philosophie des sciences) sur l’ostéopathie. C’est-à-dire qu’il s’est attaché à étudier de manière critique la méthode scientifique, les principes, concepts fondamentaux, théories et résultats de l’ostéopathie, afin de déterminer leur portée objective. Son discours a permis de nous intéresser à la nature objective et subjective de la lésion au cours du temps (voir notre reportage du numéro 19). L’intervention de Walid Salem ensuite a mis en avant l’importance de l’analyse en 3D de la biomécanique pour mieux décoder certains modèles ostéopathiques. Il a d’abord rappelé des éléments de biomécanique du rachis cervical C2-C7 et C0-C2 en incluant les notions de base et le concept de l’axe hélicoïdal afin de mieux comprendre le fonctionnement de la colonne cervicale dans son ensemble lors de la rotation axiale de la tête.

La manipulation cervicale par HVLA (high-velocity low-amplitude), largement utilisée en médecine manuelle, fait rarement l’objet d’études scientifiques. Comment fonctionne la manipulation d’un point de vue biomécanique ? Est-ce que la manipulation est un geste physiologique ou non physiologique ? Comment réduire les risques de la manipulation ? Comment sécuriser le patient… et le praticien ?

Pour répondre à ces questions fondamentales, Wahid Salem s’appuie sur un modèle cinétique qu’il applique à la colonne vertébrale. À travers de nombreuses modélisations, nous avons pu mieux comprendre la mobilité des vertèbres les unes avec les autres. Ce modèle n’est pas régi par les lois, notamment celles de Fryette…

Ces modélisations 3D permettent donc d’orienter la prise en charge vers une pratique spécifique des manipulations cervicales avec un « degré de liberté maximal et une amplitude minimale ». Les travaux de Wahid Salem vous sont présentés dans le reportage de L’ostéopathe magazine n°19.
Comprendre … et remettre en cause, une vraie démarche scientifique !

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