Face au vent, un voilier n’avance pas. Pourtant il lui suffit de s’écarter légèrement de cet axe pour gonfler sa voile et transformer ce vent contraire en puissance motrice. Il avancera, mais pas tout droit. En modifiant son cap, il devra virer de bord plusieurs fois pour arriver à destination. Le skipper ajustera constamment son cap avec finesse. Avec sensibilité, il ressentira les variations du vent et des courants. À la recherche constante d’indices, il scrutera le ciel et ses nuages variés, la mer et ses nuances azurées.
Il adaptera sa navigation au gré des caprices de la météo et ajustera sa voile pour sécuriser son embarcation. Cette idée de faire un pas de côté pour avancer est inspirante. Quand un ostéopathe propose des techniques structurelles à ses patients, il peut les embarquer dans une tempête aux vents violents et à la mer battante. Ou au contraire choisir un autre cap pour trouver ce pas de côté qui transformera la résistance musculaire en force correctrice. Dans un mouvement doux et fluide, il trouvera le chemin de la facilitation. Son corps est la voile qui donne la puissance à son mouvement et ses mains lui servent de gouvernail. Et sur cette mer tissulaire, il fait voguer sa technique sans heurter les récifs de la barrière motrice. Il sillonne la surface du corps pour arrimer en profondeur sa manipulation.
Tous ses gestes, toutes ses décisions sont guidés par l’intention profonde d’arriver à bon port.
Il y parviendra à condition de savoir où aller. Car si tous les chemins mènent à Rome, « il n’est pas de vent favorable pour qui ne connaît pas son port* ».
Va bene ! et bon vent à tous
* Citation de Sénèque
Reza Redjem-Chibane
Rédacteur en chef
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