L’équilibre est un mot brumeux qui regroupe un nuage d’idées. Littéralement, c’est l’égalité de deux forces, de deux poids qui s’opposent. Mais c’est aussi l’équilibre social, professionnel, amoureux, psychologique, etc. Alors dans cette purée de « poids », on peut se demander : que représente vraiment un état d’équilibre ? C’est avant tout dynamique. C’est l’art de constamment jongler avec nos sensations sans perdre la pulsation de cette motion tonique. La structure gouverne la fonction et l’équilibre n’existe que dans le mouvement.
Entre les deux, il y a tous nos outils de perception. Et si l’essentiel est invisible pour les yeux, on ne voit bien qu’avec nos capteurs : pied, peau, etc. Car sans le savoir, nous sommes des funambules obnubilés de la tête au pied par une seule idée : passer d’un équilibre improvisé vers un déséquilibre apprivoisé. Cette acrobatie de trapézistes vertigineux est possible par le jeu d’une communication harmonieuse du corps vers l’esprit et de l’esprit vers le corps.
Lorsque l’équilibre s’envole et que l’on perd pied, les posturologues, pour qui l’équilibre statique est une imposture, mettent la main à la « patte » pour nous aider à remettre les pieds sur terre. Finalement, pour tous les thérapeutes, l’équilibre c’est dessiner chez ses patients une ligne thérapeutique qui fixe une juste proportion entre adaptabilité et mobilité. Trouver l’équilibre n’est alors plus pesant. C’est juste évident et léger comme une brise de printemps.
Reza Redjem-Chibane
Rédacteur en chef et directeur de la publication