Les mécanismes physiologiques de la respiration sont contrôlés de deux façons. Lorsque la respiration est automatique, le tronc cérébral est mis en jeu. Lorsqu’elle est volontaire (prendre une grande inspiration, etc.), le cortex intervient. Si les fonctions des structures nerveuses en charge de la respiration automatique situées dans le tronc cérébral sont assez bien connues, celles impliquées dans la respiration volontaire restent plus mystérieuses. Une équipe de recherche de l’Institut du cerveau et de la moelle épinière (ICM, Pitié-Salpêtrière, Paris) a donc analysé les mécanismes cérébraux de la respiration volontaire et l’impact associé sur les fonctions cognitives. Les chercheurs ont comparé l’activité cérébrale d’une jeune femme atteinte du syndrome d’Ondine, selon qu’elle respirait volontairement ou par ventilation externe. Cette maladie rare, aussi appelée syndrome d’hypoventilation centrale congénitale, est un dysfonctionnement sévère de la structure du tronc cérébral en charge de la respiration automatique entrainant une asphyxie dès que les patients s’endorment. Résultats : lorsque la patiente respirait volontairement, de nombreuses régions de son cerveau étaient davantage occupées à contrôler le tronc cérébral, – incapable dans ce cas de « piloter » seul la respiration -, qu’à participer à l’activité cérébrale de repos. Lors de plusieurs tâches cognitives, la patiente s’est montrée plus efficace lorsqu’elle respirait à l’aide du ventilateur que lorsqu’elle respirait volontairement. Pour les auteurs, si ces données doivent être confirmées, l’usage du ventilateur externe pourrait être étendu à des activités cognitives (ex. : apprentissage scolaire), et pas uniquement aux périodes de sommeil.
(Source : Communiqué de l’Institut du cerveau et de la moelle épinière, 29/09/2014)
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