Comprendre les mécanismes qui influent sur les symptômes et les pathologies permet de savoir aussi comment les prévenir ou les accompagner au mieux. Si celle-ci suivent un rythme particulier, il est important de le connaître. Regardons ça de plus près !
Quelques rappels tout d’abord
Ces résultats concernent les « cluster headaches » ou algie vasculaire de la face. Il s’agit d’une douleur sévère unilatérale, orbitaire, supra orbitaire, et/ou temporale d’une durée de 15 minute à 3 heures. On trouve également des manifestations neurovégétatives : larmoiement, injection conjonctivale, congestion nasale, rhinorrhée, conjonctivite, œdème au niveau de la face, myosis, ptosis, sensation d’impatiences, agitation.
Ces crises ont une fréquence variable, d’une à huit par jour. On retrouve des séries de crises qui peuvent se répéter sur des semaines ou des mois (cluster periods) entrecoupées de période de rémissions en mois ou en années.
Il semble que pour certains patients ces crises semblent suivre un rythme circadien et parfois un cycle saisonnier. 82% des patients rapportent même que les crises interviennent à heure fixe !
Le sens du rythme
L’équipe du Dr Lee a donc étudié l’existence de ce rythme sur 175 patients à travers 15 hôpitaux de Corée du sud. Ils ont ainsi classé les patients avec 2 cluster periods ou plus :
- Les patients dit stationnaires (pas de changement entre les périodes de crises).
- Les patients dit en développement (les crises deviennent plus fortes et plus présentes à mesure de l’avancée dans la maladie)
- Les patients dit en régression (les crises deviennent moins fortes et moins présent le temps avançant)
- Les patients dit variables (chaque période de crises est différente).
Il est aussi tenu compte du rythme circadien des crises.
Un rythme circadien est mis en évidence chez 49,1% de l’échantillon de l’étude. Le rythme saisonnier est d’autant plus présent chez ces derniers que chez les patients dont les douleurs ne suivent pas un rythme circadien (66,2% contre 37,1%). Pourtant, si c’est effectivement deux fois plus présent dans le premier groupe, c’est présent chez plus d’un tiers des patients dont les douleurs ne suivent pas de rythme circadien.
Il n’existe pas de différence sur la prévalence de ce rythme entre les patients stationnaires, en développement, en régression ou variables. En revanche, il est à noter que ce rythme circadien peut fluctuer d’une période de crise à l’autre chez 45,3% des patients.
Sur l’heure moyenne des crises, elles ont lieu plus fréquemment vers 10 et 15 h, voir vers 22h et 2h quelques soit le type de patient (avec ou sans rythmicité circadienne des crises). Une plus grande variabilité dans le rythme est constatée quand les crises sont l’après-midi ou la nuit. À l’inverse, les crises ayant lieu en soirée (19-00h) sont associées à une moins grande variabilité.
À noter qu’il est plus fréquent de faire des crises nocturnes dans les débuts d’apparition de la maladie, en effet, les patients avec ayant eu moins de deux épisodes de crises présente plus volontiers ce caractère nocturne. Puis les crises se font plus aléatoire dans l’échantillon. Cette fréquence plus importante des crises nocturnes réapparait lorsque de la maladie se prolonge encore davantage (près de la moitié des périodes de crises sont nocturnes).
Les rouages de cette rythmicité des périodes de crises mais aussi leur significations sur l’évolution de la maladie restent encore à élucider.
Source : Lee, MJ, et al, Temporal changes of circadian rhythmicity in cluster headache, cephalalgia, 2019.
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