L’United States Preventive Services Task Force (USPSTF) recommande de prescrire aux femmes enceintes en bonne santé à haut risque de pré-éclampsie de faibles doses d’aspirine (81 mg d’aspirine par jour) après 12 semaines de grossesse. La pré-éclampsie serait responsable de 15 % des accouchements prématurés aux États-Unis et d’un tiers en France. Elle se caractérise par une hypertension (>140/90 mm Hg) et une protéinurie (au moins 0,3 g sur 24 heures) après la 20e semaine de grossesse (voir également notre fiche clinique Les urgences obstétricales : éléments de diagnostic différentiel, publié dans L’ostéopathe magazine numéro 23). Les femmes sont considérées à haut risque de pré-éclampsie lorsqu’elles ont au moins un des facteurs de risque suivants : antécédent de pré-éclampsie, en particulier en présence d’effets secondaires, grossesses multiples, hypertension chronique, diabète 1 ou 2, insuffisance rénale ou maladie auto-immune (lupus érythémateux systémique, syndrome des antiphospholipides, etc.). D’après la méta-analyse de l’USPSTF, les faibles doses d’aspirine chez les femmes à risque de pré-éclampsie pendant la grossesse présentent d’autres atouts : diminution du risque d’accouchements prématurés et de retards de croissance intra-utérins et poids de naissance des nourrissons supérieur. Dans son étude, l’USPSTF n’a pas relevé de risque accru de rupture placentaire, d’hémorragie du post-partum ou de toxicité foetale (hémorragies intracrâniennes ou des anomalies congénitales). Le principal frein à la prescription reste le risque hémorragique, l’effet anti-agrégant de l’aspirine pouvant se manifester même à très faibles doses. Pour rappel, l’aspirine aux doses « normales » est contre-indiquée pendant la grossesse, car elle peut favoriser les saignements ou entraîner une toxicité foetale.
(Source : medscape.fr, 17/09/2014)
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