La posture est un outil diagnostique bien implanté dans les ouvrages et l’enseignement en ostéopathie. Pour autant, quelle est la pertinence de la posture comme critère diagnostique ?
L’équipe d’Hendrik Schmidt [1] s’est intéressé à cette question en l’objectivant par le système Epionics SPINE (deux bandes autocollantes de strain gauge sensor) qui possède un très bon score de reproductibilité des mesures (ICC>0,98). Elle a mesuré l’orientation du sacrum et la lordose lombaire. Les patients vont aussi effectuer 6 exercices (flexion, extension, inclinaison G, inclinaison D, Rotation G, Rotation D). Entre chaque exercice, une mesure est relevée.
Ainsi, la population étudiée est composée de 332 sujets asymptomatiques et non-athlètes, de 21 joueurs de foot non symptomatique, et de 83 patients lombalgiques chroniques.
Les sujets asymptomatiques :
Il en ressort que :
- 51% des sujets asymptomatique, montrent de variation de lordose lombaire de 10 à 20%,
- 20% des sujets asymptomatique ont une variation de lordose lombaire de 20 à 30%,
- 6% des sujets asymptomatiques ont une variation de lordose lombaire de 30 à 40%.
- 42% des femmes asymptomatiques et 29% des hommes asymptomatiques ont une variation de l’angle sacré de 10 à 20%,
- 18% des hommes asymptomatiques montrent une variation de plus 40% de cet angle.
Autres résultats:
Il apparaît que ces valeurs sont très variables entre les différentes prises de mesure. Mais ils n’ont pas mis en évidence que cette variabilité soit différente en fonction de l’âge, du sexe, ou même chez les patients lombalgiques chroniques. De même, le fait d’être un athlète ne rend pas la variation de mesure plus faible. Le moment de la journée n’a pas non plus d’influence sur la mesure.
Enfin, les auteurs expliquent que la lordose lombaire d’une manière générale est comprise entre 7,7° et 59,5° chez les sujets asymptomatiques et l’orientation du sacrum est comprise entre 1,2° et 38,5°. Ainsi, il n’est donc pas possible de définir une lordose lombaire ou une orientation du sacrum « normale ».
Ils vont même plus loin en expliquant que la variabilité de la posture debout est aléatoire. Plus encore, elle ne répond pas à un modèle de comportement individuel et spécifique si on répète les mesures. En conclusion, il reste donc à approfondir ces résultats pour comprendre l’impact sur la pratique clinique et voir si une étude avec sous-groupe ne pourrait pas affiner cette première étude.
Source :
Schmidt H, et coll, How do we stand? Variations during repeated standing phases of asymptomatic subjects and low back pain patients, Journal of biomechanics, 2018, 21(70): 67-76.
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