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Fasciapraxie : concepts et mode d’emploi par Yves Laval

FASCIAPRAXIE : CONCEPTS ET MODE D’EMPLOI PAR YVES LAVAL

Yves Laval est ostéopathe DO et formateur en fasciapraxie*. Il intervient également au CEESO Paris et au collège Sanasport en Espagne. Il est l’auteur Des carnets du toucher, dont la parution est prévue pour mars 2012 aux éditions Dangles. Pour L’ostéopathe magazine, Yves Laval présente les concepts à la base de sa pratique de la fasciathérapie qu’il a nommée fasciapraxie. Après avoir abordé l’organisation des tissus de soutien du corps humain et les concepts associés, il nous décrit les gestes permettant la réorganisation tissulaire et leurs principes thérapeutiques. Pour concrétiser cette approche théorique, un cas clinique, illustré par une série de schémas, montre les techniques utilisées. laval2

La fasciapraxie est une forme d’ostéopathie qui s’intéresse à des « organisations tissulaires préférentielles » inscrites dans les tissus de soutien à de nombreux niveaux structurels du corps humain. Au cours de son développement, le corps s’organise pour lutter contre la gravité. C’est cette « verticalité tissulaire » qu’analyse l’approche ostéopathique de la mécanique tissulaire aussi appelée fasciapraxie par Yves Laval. Le corps humain peut être décrit selon trois plans ou organisations : les axes tissulaires verticaux, les axes tissulaires horizontaux et les caissons tissulaires. Les axes tissulaires verticaux sont associés aux orientations des os longs du corps, aux orientations des ostéones au sein des os, au gainage fibro-vasculaire périosté, aux orientations des muscles longs parallèlement aux structures osseuses, aux gainages intra musculaires des perimysiums, epimysiums, etc., aux structures périmusculaires disposées parallèlement aux muscles comme les tendons et enfin aux enveloppes péritonéales des organes et des cloisonnages viscéraux intermédiaires. Dans cette architecture tissulaire organisée, l’axe dure-mérien cranio-sacré, véritable pilote central, joue un rôle majeur dans les traitements en fasciapraxie.

LA COMPACTION DES PRESSIONS : UN MODE DE COHÉSION « MOU »

Les axes tissulaires horizontaux sont l’expression des déformations ou restrictions tissulaires en lien avec la gravité. Ce plan horizontal est inscrit dans les fibres des fascias à tous les niveaux tissulaires. Enfin, les caissons tissulaires, ou à proprement parler les fascias, déterminent tout un système d’enveloppes au niveau des cellules, des groupements de cellules, des tuniques circulatoires, des unités fonctionnelles au sein d’organes, des organes eux-mêmes, des parenchymes, des muscles, des gaines nerveuses, du système dure-mérien, etc. Tous ces caissons sont des contenants. À chaque niveau, les contenus, cellules, groupes de cellules, muscles, organes, gaines des nerfs, tuniques vasculaires, système dure-mérien, os, ont besoin d’une pression spécifique pour fonctionner normalement. Sinon, chaque structure risque de collaber, c’est-à-dire qu’elle écraserait la structure tissulaire voisine, perturbant, voire empêchant son fonctionnement. Additionnées de proche en proche, ces différentes pressions créent un mode de solidarisation des structures les unes par rapport aux autres. En effet, à un mode de contention linéaire « dur » par des arrimages de tendons, ligaments, mésos, etc., s’ajoute un mode de cohésion « mou », résultant de la compaction des pressions des différents caissons corporels les uns par rapport aux autres.

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DEUX MODES D’ORGANISATION ET DE TRANSMISSION D’INFORMATIONS

Dans l’organisation du corps humain, chaque structure associe deux types d’organisation. D’une part, une architecture tissulaire de tramages verticaux, obliques et horizontaux et, d’autre part, une cohésion des pressions au contact des caissons adjacents. Ces deux modes d’organisation et de transmission d’informations au sein des tissus sont fondamentaux pour expliquer l’approche thérapeutique de la fasciapraxie. De fait, les contraintes exercées sur les tissus vont emprunter ces modes de communication à travers tout le corps pour créer des zones de restrictions et de ralentissements tissulaires. La fasciapraxie va identifier ces ancrages tissulaires : densifications, perte d’élasticité, raideur tissulaire et osseuse, arrimages membraneux profonds, etc. et les utiliser de manière thérapeutique afin de désamorcer les restrictions de mobilité. L’os, par exemple, sera une architecture de soutien par ses tramages densifiés et, en même temps, une structure vasculaire.

MODES D’ACTION ET GESTES THÉRAPEUTIQUES

À travers l’apprentissage de la fasciapraxie, les ostéopathes découvriront ces architectures tissulaires préférentielles cachées. Par des gestes thérapeutiques, ils pourront restituer les potentiels dynamiques de ces tissus et initialiser des processus de dissipation. Cette réorganisation tissulaire est possible par de meilleurs glissements des plans tissulaires les uns par rapport aux autres, ainsi que par une restitution de la viscoélasticité tissulaire et une relance de la vitalité neurovasculaire. Par le jeu des contraintes et/ou des déformations, le geste thérapeutique initiera un processus de réorganisation et de réharmonisation au sein du corps. Simultanément, il entraînera des réactions neuro-vasculaires réduisant les constrictions de l’arborisation vasculaire et contribuant ainsi à libérer les tissus. En fasciapraxie, le travail s’appuie d’abord sur le comportement viscoélastique des différents tissus corporels. À ce niveau, deux actions sont possibles : le fluage et la relaxation. Elles reproduisent, voire amplifient, le fonctionnement naturel de la biomécanique tissulaire. Le fluage consiste à appliquer une contrainte constante sur la zone perturbée et à évaluer, dans le temps, la déformation déclenchée de façon autonome par les tissus. La relaxation, quant à elle, consiste à appliquer une déformation constante dans les tissus et à évaluer la réponse du corps pour maintenir cette déformation.

UNE MANŒUVRE SPÉCIFIQUE POUR LE PÉRIOSTE

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En outre, le périoste, gaine fibroélastique de l’os et élément important de la vascularisation osseuse, est un tissu très utilisé en fasciapraxie. Il est d’ailleurs l’objet d’une manœuvre spécifique qui conduit à un puissant démarrage de réactions de dissipations tissulaires et à la libération du système neurovasculaire intra-osseux. Les propriétés viscoélastiques et les réactions neuro-vasculaires des tissus sont à la base de la fasciapraxie. Elles permettront d’initier des cycles de réorganisations ou de « réparations » tissulaires qui se poursuivront dans le temps. Ainsi, les concepts fondamentaux de l’ostéopathie énoncés par Andrew Taylor Still, présentant le thérapeute comme un auxiliaire des processus d’auto-guérison du corps, se positionnent au cœur de cette ostéopathie tissulaire qu’est la fasciapraxie.

* les formations d’Yves Laval sur www.fasciapraxie.com

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