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Dominique Giniaux, le père de l’ostéopathie animale

Diplômé de l’école vétérinaire de Toulouse en 1968, Dominique Giniaux a créé sa clinique canine en 1969 et développé dans le même temps une clientèle équine dans les centres équestres. Il s’est démarqué par sa pratique et, dès 1971, est devenu l’un des premiers à pratiquer la chirurgie abdominale du cheval, notamment pour les coliques. Il a condamné et fait cesser la pratique de la castration aux casseaux en prouvant que les adhérences cicatricielles qui en résultaient étaient source de douleurs et nécessitaient une seconde opération.

Dominique Giniaux s’est interrogé sur le raisonnement de cause à effet et s’en méfiait car ce cheminement logique peut mener trop souvent à une impasse. Durant ses études, il s’est demandé si la cause n’était pas plutôt un effet pouvant ouvrir vers d’autres voies, propositions ou questionnements. Il a suivi des cours en auriculothérapie avec le docteur Paul Nogier puis étudié l’acupuncture. Enfin, en 1977, il s’est tourné vers l’ostéopathie et s’est formé, notamment au contact de Jean Josse. En 1979, dans le premier bulletin de l’AVAF (Association des vétérinaires acupuncteurs de France), dont il est le co-fondateur, il a publié un article sur l’utilisation pratique de l’acupuncture dans les coliques du cheval et établi la carte des points d’acupuncture au niveau des pieds des chevaux, puis la carte de l’oreille du chien et du cheval en 1980.

Le premier à pratiquer l’ostéopathie sur les chevaux

Il a définitivement abandonné la médecine classique occidentale et a entamé alors un travail pionnier en transposant sa réflexion et sa pratique ostéopathique sur les animaux et particulièrement les chevaux. Il a alors été le premier au monde à pratiquer l’ostéopathie chez le cheval. Pour cela, il a mis en place de nombreuses techniques et dressé un tableau des liens vertèbres/organes pour l’ensemble de la colonne vertébrale du cheval. Il a aussi transposé sa pratique à d’autres animaux notamment au Parc zoologique de Paris : sur une girafe qui présentait des problèmes de vertèbres cervicales ou encore sur une éléphante bébé mal tombée à la naissance et qui souffrait d’une luxation du bassin.

En 1982, et durant le temps d’une promotion, le DIU de médecine manuelle ostéopathique de la faculté de médecine de Bobigny a été ouvert à certains vétérinaires sous son impulsion et grâce à Didier Feltesse. En 1984, invité au premier congrès international d’ostéopathie humaine à Bruxelles, il a présenté la conférence « Pratique de l’ostéopathie chez le cheval ». Il a travaillé dans de nombreuses écuries et créé, en 1985, une consultation hebdomadaire d’ostéopathie à Grosbois. Les chevaux de Bartabas ont aussi bénéficié de ses soins et conseils pendant plus de quinze années. En décembre 1987, devant les vétérinaires français, il a animé pour la première fois une conférence sur l’ostéopathie.

Un chercheur dans l’âme

Curieux, profondément scientifique et chercheur dans l’âme il s’est aussi intéressé à l’homéopathie. Face aux traumatismes, il a parlé de la mémoire des tissus et des chemins de facilitation. Il a employé un diapason pour détecter par vibration d’éventuelles fêlures ou fractures. Il s’est intéressé au système de régulation par le cristal de quartz basé sur l’effet piézoélectrique. Plus récemment, il a étudié les lois des systèmes complexes ainsi que la théorie du chaos, et a porté un grand intérêt aux théories de Durkheim qui posent les fondements de l’holisme méthodologique. Il a beaucoup étudié le rôle des poches gutturales du cheval et l’utilité de les vider manuellement, notamment pour les chevaux de course. Ses dernières recherches se sont portées sur différentes constatations qui l’ont guidé à revenir vers l’embryologie et l’évolution des espèces.

Quand la médecine classique deviendra complémentaire

Il n’a jamais cessé de développer et de formaliser des techniques d’ostéopathie structurelle appliquée au cheval. Après de longues années de recherches et de pratiques, des articulations crâniennes aux jarrets, en passant par les cervicales basses ou le pubis, le squelette du cheval n’avait plus de secrets pour lui.

Décrié à ses débuts par nombre de ses confrères, poursuivi pour charlatanisme, pratique de médecine fallacieuse, dépréciation de la profession, etc., il a poursuivi dans sa voie. Il a toujours défendu sa méthode thérapeutique comme complémentaire, se demandant même si la médecine classique ne deviendrait pas un jour complémentaire des médecines alternatives. Invité dans de nombreux congrès pour donner des conférences, il a très vite gagné une réputation internationale.

Quelques élèves ont reçu son enseignement sous une forme de compagnonnage car il préférait partager une certaine philosophie du soin qu’uniquement des techniques. Dominique Giniaux est décédé en mai 2004 à l’âge de 59 ans. Il a non seulement contribué à l’essor de l’ostéopathie équine, mais aussi à sensibiliser le grand public à l’ostéopathie animale.

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