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Combattre les dorsalgies chroniques avec la thérapie de reconditionnement de la douleur

Une étude publiée, le 29 septembre, dans le JAMA Psychiatry démontre les impacts d’une psychothérapie pour les patients souffrant de douleurs dorsales chroniques. Elle permet notamment de repenser les causes de la douleur, l’importance de la menace ou encore modification des réseaux cérébraux associés au traitement de la douleur.

« Les dorsalgies chroniques primaires peuvent être considérablement atténuées voire éliminées par une psychothérapie visant à modifier notre perception de la douleur ». C’est le constat que dresse le Dr Yoni Ashar, l’auteur principal de l’étude. Dans cette première étude contrôlée et randomisée portant sur la thérapie de reconditionnement de la douleur (TRD), les résultats sont prometteurs. Ainsi, deux tiers des patients souffrant de dorsalgies chroniques ne ressentaient pratiquement plus de douleur. La recette ? Un mois de thérapie de reconditionnement de la douleur. Un résultat d’autant plus encourageant qu’il s’est avéré persistent dans le temps, avec des conclusions similaires un an plus tard. Même le Dr Yoni Ashar, du service de psychiatrie du Weill Cornell Medical College à New York, s’est dit surpris par l’impact observé : « une réduction importante de la douleur a rarement été obtenue dans les études sur les psychothérapies instaurées contre les dorsalgies chroniques », précise-t-il.

Méthodologie et conclusions

Pour arriver à ces résultats, les chercheurs ont mis en place un protocole reposant sur trois groupes différents. Ainsi, dans le premier groupe on retrouve 50 participants qui ont été répartis au hasard pour suivre une TRD. Les patients ont suivi une séance de téléconsultation avec un médecin et huit séances de TRD sur 4 semaines. Dans le second groupe, 50 participants ont suivi un traitement habituel pour les patients souffrant de dorsalgies chroniques. Le dernier groupe était constitué de 51 patients, ces derniers ont reçu un traitement placebo, avec une injection sous-cutanée de solution saline dans le dos. Au total, 151 personnes qui souffraient de dorsalgies chroniques primaires d’intensité faible à modérée (intensité moyenne : 4/10) depuis 10 ans en moyenne, ont fait partie du groupe testé. Les patients avaient un âge moyen de 41 ans. Enfin, 54% sont des femmes et 46% des hommes.

Pour les résultats ? Les chercheurs notent de grandes différences en termes de douleur. Pour le groupe ayant suivi une TRD, le score moyen d’intensité de la douleur s’élevait à 1,18 (moyenne de 4 au début de l’expérience). Le groupe avec un traitement placebo s’est établi à un score moyen de 2,84. Enfin, le groupe avec soins habituels s’est situé à un score d’intensité de la douleur de 3,13.

Plus éloquent encore, 66% des patients ayant suivi une TRD ne ressentaient plus ou presque plus aucune douleur après le traitement. C’est-à-dire un score d’intensité de la douleur compris entre 0 et 1/10. Ils sont 20% du groupe placebo dans le même cas et 10 % pour le groupe traitements habituels.

Une thérapie efficace dans le temps

La TRD vise principalement une reconceptualisation de la douleur chronique par les patients. Ces derniers apprennent notamment comment le cerveau agit dans l’apparition de la douleur. Cela lui permet ensuite de réévaluer sa douleur, notamment lorsqu’il effectue des mouvements qu’il craignait de faire ou encore dans la gestion émotionnelle qui peut être un facteur aggravant dans la douleur. « L’idée est qu’en considérant la douleur comme une sensation non menaçante, les patients arrivent à inhiber les réseaux cérébraux qui la renforcent et, ainsi, à la neutraliser », explique Yoni Ashar. Un an plus tard, les chercheurs ont de nouveau évalué l’intensité de la douleur.

Pour le groupe TRD, le score moyen de la douleur était de 1,51. Il a été mesuré à 2,79 dans le groupe placebo et à 3,00 dans le groupe traitements habituel. Il est à noter que ni l’âge ni le sexe n’ont atténué l’effet de la TRD sur l’intensité de la douleur. Dans son analyse, Yoni Ashar souligne que l’expérience clinique montre que la TRD est également efficace contre d’autres douleurs chroniques primaires. Un exemple ? « les gonalgies primaires et les céphalées de tension», cite le chercheur.

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