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EDITO #49 – Soyons (sur)réalistes !

Notre monde est plus que jamais contrasté. Nous naviguons quotidiennement de la science pure à la croyance profonde. L’épidémie de la Covid-19 nous a brutalement révélé ce vagabondage. Elle a levé le voile sur l’absence de repères pour analyser des réalités multiples, variables d’un environnement à l’autre, d’un sujet à un autre.

En 1924, André Breton définit le surréalisme (1) comme un « automatisme psychique pur, par lequel on se propose d’exprimer, soit verbalement, soit par écrit, soit de toute autre manière, le fonctionnement réel de la pensée. Dictée de la pensée, en l’absence de tout contrôle exercé par la raison, en dehors de toute préoccupation esthétique ou morale […] ».

Cette définition peut être un phare pour éclairer notre époque remplie d’incertitudes. Un point d’appui pour reconstruire une confiance en nos capacités naturelles à évaluer la réalité.

Il y a deux mois, une étude publiée dans le Jama Internal Medicine conclut que la manipulation ostéopathique n’est pas plus efficace que le placebo dans le traitement de la lombalgie chronique. Coup de tonnerre chez les ostéopathes. L’effet placebo devient l’ennemi juré de l’ostéopathie. Et si c’était l’inverse ?

Laissons à nouveau s’exprimer celui qui considérait le surréalisme comme une recherche de l’union du réel et l’imaginaire : « Je crois à la résolution future de ces deux états, en apparence si contradictoires, que sont le rêve et la réalité, en une sorte de réalité absolue », déclarait André Breton.

Dans l’interview qu’il nous accordait dans Ostéomag #47, Grégory Ninot questionnait la relation entre ostéopathie et effet placebo. « Il est évident que l’effet placebo comptera pour cette méthode ostéopathie », affirmait le professeur de l’Université de Montpellier, également directeur de la Plateforme universitaire CEPS. Ce dernier faisait intervenir dans sa réponse le professeur Daniel Schwartz qui préconisait de l’effectivness et pas de l’efficacy. Car dans la vraie vie, ces effets de contexte, d’autoguérison et d’alliance thérapeutique entre un patient et un professionnel existent.

Rappelons enfin que l’un des principes fondateurs de l’ostéopathie est l’autoguérison. Ne pouvons-nous pas y voir dans ce potentiel thérapeutique cet automatisme psychocorporel que décrit André Breton ? Soyons donc sur-réalistes pour accueillir cette réalité lumineusement contrastée.

(1) dans le premier Manifeste du surréalisme

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