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Dr Patrick Jouhaud (#2 ) – « Les dermes embryologiques et le core-link »

Tribune du Docteur Patrick Jouhaud, Ostéopathe D.O. Enseignant embryosteo©*

Résumé

Les dermes sont les tissus constitutifs de l’embryon qui vont servir de support à la construction des organes du corps. Les trois plus importants sont nommés mésoderme, endoderme, et ectoderme.
Core-link est un terme anglo-saxon désignant une technique ostéopathique visant à faire un lien entre différents constituants du corps, principalement sur son axe céphalo-caudal.
La particularité du mésoderme est ici mise en exergue et le core-link, décrit en tant que transducteur de cohérence.

La mise en place des dermes se produit au cours de la 1ère semaine de la vie de l’embryon, c’est-à-dire avant sa nidation.

Du 1er au 3ème jour, le zygote, premier organisme unicellulaire, est un corps qui, sans croître en termes de dimension, crée une multiplication cellulaire interne. Ces cellules sont dites indifférenciées et leur nombre croissant transforme le zygote en morula. S’il n’y a pas d’augmentation de taille de cet organisme, il est logique de comprendre qu’une augmentation de sa pression interne devient vite considérable. Dans la réalité observée, le conflit d’espace fait que ces cellules sont de tailles différentes, ont par conséquent des fonctions différentes et expérimentent la mobilité de façon hétérogène.

Du 4ème au 6ème jour, la blastula fait suite à la morula grâce à un phénomène de « couvade » qui polarise l’embryon entre embryoblaste et trophoblaste. L’embryoblaste deviendra l’embryon, puis le fœtus, le trophoblaste deviendra le placenta. Cet équilibre polaire est vital pour l’implantation dans l’endomètre utérin, puis au développement qui va suivre.

L’instant de la couvade correspond à une première organisation des dermes.

Le pôle embryoblastique suit une vitesse de croissance exponentielle dans un espace limité. Cela va créer une nouvelle polarisation qui devient ensuite l’axe céphalo-caudal du corps.

Du 7ème au 14ème jour, l’augmentation de taille et de masse de l’embryoblaste sur cet axe, provoque un phénomène de gastrulation. Il s’agit de la fabrication de sortes de poches inhérente à la concavité de l’embryon sur sa face antérieure. Dans le même temps, l’embryon s’implante dans la muqueuse utérine.

L’organisation de la gastrulation met en place l’endoderme qui sera le dénominateur commun des tissus endocavitaires et des muqueuses. En d’autres termes, ce système tissulaire est le constituant de base d’un ensemble situé entre les orifices de la face et ceux du périnée. Il est possible de dire que la croissance de l’embryon « encapsule » ce qui devient l’endoderme.

Dans le même temps, l’ectoderme se polarise sur l’axe céphalo-caudal pour installer le tube neural, lui-même pôle de construction du cerveau, des organes sensori-moteurs, de la moelle épinière et des nerfs rachidiens.

La croissance de l’embryon concentre les éléments qui sont dans sa concavité, et étire de façon considérable ceux qui sont dans sa convexité. Il est possible de dire que la croissance de l’embryon « encapuchonne » l’ectoderme.

L’extrémité céphalique crée une nouvelle polarisation antéro-postérieure qui sera celle de l’activité neurosensorielle. Cet évènement est décrit en embryologie non dynamique comme étant la mise en place des arcs branchiaux.

L’extrémité caudale crée également une polarisation antéro-postérieure qui sera celle de l’activité génitale, et qui, pendant la vie embryonnaire est l’axe de la polarité vers le cordon ombilical et le placenta.

De ce fait, l’ensemble de la face antérieure de l’embryon présente une succession de pleins et de creux au niveau desquels s’installeront des éléments fonctionnels et neurologiques.

Le mésoderme se construit sur ces mêmes axes de croissance. Ces axes sont, à cet instant de vie embryonnaire, ceux de toutes les polarisations ; trois ont été évoqués et une multitude apparait en lien avec l’activité des champs métaboliques, considérés ici comme des champs d’activation des fonctions.

Son développement fait qu’il enveloppe et recouvre tout le système endodermique dans la concavité embryonnaire. La distance à parcourir vers la convexité de l’embryon étant plus importante, il n’a pas la possibilité d’enrober tout l’ectoderme. Une portion s’en trouve ainsi sertie et deviendra le système neurologique, l’autre va se développer en enveloppant le corps embryonnaire, devenant ainsi les tissus de recouvrement, la peau pour l’essentiel.

Sa particularité vient du fait qu’il existe avant les autres car il est constituant du zygote.

La description de ces dermes séparés est pratique pour comprendre les axes de polarisation de l’embryon et sa croissance, mais elle raconte une histoire qui n’est pas tout à fait vraie car nous observons un système fonctionnel qui s’organise selon des lois entropiques plus que néguentropiques.

L’entropie est l’organisation du corps fonctionnel en quête de mobilité ; elle s’oppose à la néguentropie qui est l’organisation du corps structurel en quête d’immobilité.

Le mésoderme est le premier constituant des dermes, son énergie entropique est le vecteur de tous les autres tissus. Par conséquent, s’il en est à l’origine, il n’est pas les fascias du corps sectorisés en tissus aponévrotiques et réduits à des propriétés de liens entre les organes.

Sa constitution initiale, des molécules d’eau animées d’une activité morphogénétique (polarisations successives), en constitue la base du vivant puisque l’eau représente 70% du corps adulte en termes de masse corporelle, et 99% en termes de quantité de molécules. La matière structure représente 1% des molécules du corps.

Conclusion

La technique core-link a pour but de synchroniser la chaîne centrale ou le lien occiput/sacrum, ou encore la continuité des membranes crâniennes. De par les connaissances de l’embryologie dynamique sur les origines du mésoderme, et, l’essentiel hydrique du corps vivant, elle doit être repensée. Traduire ce terme anglo-saxon avec les mots lien pour « link » et essence pour « core », suggère de conclure qu’il s’agit d’une technique visant à obtenir une cohérence des tissus avec l’essence du corps vivant. Ce corps est une entité hydrique, mobile dans un océan immobile. Elle réalise une unité fonctionnelle entre le corps structurel siège de la néguentropie, et le corps fonctionnel aux propriétés entropiques.

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* Les tribunes et témoignages publiés sur Osteomag.fr ont pour vocation de nourrir le débat et de contribuer à un échange constructif. Les propos tenus dans ce cadre ne reflètent en aucune mesure les opinions des journalistes ou de la rédaction et n’engagent que leur auteur.

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