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NEOSTEO : une étude à boire comme du petit lait

Comment relier échec de l’allaitement maternel et d’éventuels troubles de la succion déglutition chez le nourrisson pour mettre en évidences des dysfonctions spécifiques chez le nouveau-né ? C’est tout l’enjeu de l’étude NEOSTEO.

Article tiré du #25 (mars-avril-mai 2015) Enquête Posturologie : une histoire qui tient debout

Par sa composition macro/micro nutritionnelle, son empreinte maternelle immunoprotectrice et son action dans le développement neurologique cognitif et moteur, l’allaitement maternel représente le « gold standard » de la nutrition du nouveau-né. C’est d’ailleurs une recommandation officielle de l’OMS en 2007 qui préconise un allaitement exclusif au sein pendant les six premiers mois de vie. Quelle est la situation en France ?

Forte baisse de l’allaitement maternel après six mois

Le taux d’allaitement exclusif en France était de 43 % en 1987. Il a augmenté pour atteindre 60 % en 2004. Ce chiffre reste stable et en 2007 le taux de l’allaitement en sortie de maternité était de 66,7 %. Mais il chute fortement ensuite, et après six mois, il n’est plus que de 28,3 %. Plusieurs raisons peuvent expliquer cette baisse de l’allaitement maternel. Des facteurs extrinsèques d’une part : modalités de la délivrance, forme du mamelon, poids de naissance, etc. Des facteurs environnementaux, socioéconomique ou socioprofessionnel, d’autre part.

Parmi ces facteurs de risque, un possible mauvais positionnement précoce au sein est envisageable. On peut se demander s’il existe une corrélation entre l’échec de l’allaitement maternel et d’éventuels troubles de la succion déglutition chez le nourrisson. Si c’est le cas, peut-on mettre en évidence des dysfonctions spécifiques de la succion-déglutition chez le nouveau-né ?

Une étude en double aveugle versus placebo

Pour répondre à ces questions, Fanny Vives, ostéopathe, a mis en place l’étude NEOSTEO. Son objectif : évaluer l’efficacité, la tolérance et la sécurité d’un traitement ostéopathique précoce dans la prise en charge des CNOS (Comportements non optimaux au sein), douleurs aigues et crevasses. Cette étude se déroule actuellement au CHU de Nantes. Les initiateurs sont Fanny Vivies, ostéopathe DO, Sophie Denizot, médecin hospitalier et Arnaud Legrand, méthodologiste. L’investigateur est Jean Baptiste Müller, médecin au CHU de Nantes. NEOSTEO a bénéficié d’un financement dans le cadre d’un PHRC. Elle est donc financée par le Centre Hospitalier Universitaire de Nantes. Mais également par la FROP, FOREOS et la SEROPP. C’est une étude interventionnelle, contrôlée, randomisée en double aveugle versus placebo. Mais avant le lancement de NEOSTEO, une étude pilote appelée DIACNOS a été mise en place pour déterminer les critères de mesure qui seront utilisés. Elle a permis d’investiguer la valeur pronostique de l’outil d’évaluation du comportement d’un optimal d’allaitement au sein IBFAT (Infant Breastfeeding Assessement Tool) à 1 mois. L’incidence des CNOS a également été évaluée à J+3 pour définir quelles seront les dyades mères-enfants qui pourront participer à l’étude. L’incidence des CNOS à J+3 a ainsi pu être estimée à 35,9 % au CHU de Nantes.

NEOSTEO : première recherche biomédicale européenne à haut niveau de preuve sur l’ostéopathie pédiatrique

Une première au niveau européen

Ces dyades mère/enfant présentant des difficultés d’allaitement ont donc pu être screenées en sortie de maternité et incluses dans l’étude. Les dyades ont été soumises au protocole de prise en charge. L’enfant a donc reçu un traitement ostéopathique ou un traitement placebo. Un mois plus tard, un entretien téléphonique était programmé pour savoir si l’allaitement exclusif était poursuivi ou non. Une échelle de satisfaction EVA a également été remplie par les mères pour décrire l’allaitement ainsi que l’état de santé du bébé. Un autojournal (questionnaire maternel) est également recueilli. L’expérimentation est en cours et 128 patients seront nécessaires pour étayer l’hypothèse de travail.

« NEOSTEO est la 1re recherche biomédicale à haut niveau de preuve réalisé en Europe sur l’ostéopathie pédiatrique. Cette évaluation scientifique à haut niveau de preuve sera, à n’en pas douter, bénéfique à la reconnaissance de l’ostéopathie, médecine non conventionnelle », déclare Fanny Vivies. Traiter la cause primaire d’un symptôme et faire une évaluation scientifique : les deux mamelles de l’ostéopathie moderne ?

Cet article est en lien avec celui sur l’oralité de l’enfant.

Retrouvez l’intégralité de cet article dans L’ostéopathe magazine #25.

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