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Soigner un rhino arthrosique avec l’ostéopathie

Patrick Chêne, vétérinaire et ostéopathe DO, revient dans ce cas clinique sur le travail d’un ostéopathe animalier avec un animal atypique.

Auteur : Patrick Chêne, vétérinaire et ostéopathe DO

Description patient(e) et antécédents médicaux

  • Patient : Rhinocéros
  • Nom : Margot
  • Sexe : femelle
  • Âge : 36 ans

Motif de consultation

Margot souffre d’arthrose, respire bruyamment et se lève de plus en plus difficilement.

Anamnèse

Parfois on est amené à quitter les espèces classiques, chiens, chevaux pour poser ses mains sur des animaux particuliers. Margot est une des 15 000 rhinocéros restant au monde … Une ancêtre pensionnaire de Zoo, détentrice de la sagesse de ces animaux. Poser ses mains sur un tel animal est un honneur indescriptible, l’impression de toucher au sacré. Si approcher un animal sauvage n’est pas toujours aisé, voire dangereux, il est souvent possible de poser la main sur ces animaux de zoo que l’on a entraîné à se laisser approcher quand même (training) et de faire un travail plus fluidique, plus énergétique qui est souvent apprécié et recherché contrairement à toute attente. L’utilisation du concept de tenségrité et son corollaire, la résonance (notion de MRP harmonique, chant vibratoire) permet aussi d’être efficace sans avoir accès à tout le corps. Et dans ce cadre, les rhinocéros sont des animaux placides à peau si douce… Surtout derrière les oreilles. Margot souffre d’arthrose, respire bruyamment et se lève de plus en plus difficilement. Les médicaments donnés sont d’une efficacité limitée et Sylvie Clavel, vétérinaire du Zoo African Safari à Plaisance-du-Touch, décide de tenter des séances d’ostéopathie.


Stratégie thérapeutique et traitement

Le protocole choisi sera d’une séance par mois, plus contraint par les emplois du temps de chacun que par la nécessité ostéopathique qui voudrait au moins une séance par semaine. La demande est donc de travailler pour aider Margot à se lever, mais bien entendu la séance sera globale. À la première séance, les dysfonctions et douleurs se situent surtout devant le bassin au niveau lombaire (3 lombaires, 18 thoraciques, 7 cervicales). Mais en fait en médecine chinoise, la vertèbre douloureuse semble correspondre à ce que l’on appelle le point Yu du méridien gros intestin. Méridien qui est couplé au méridien poumon. L’avantage de cette incursion dans la médecine chinoise est souvent de relier des symptômes entre eux. Ici la douleur lombaire responsable du motif de consultation avec l’insuffisance respiratoire chronique. Cela permet d’espérer soulager les deux ensembles puisqu’ils sont liés.


Résultats et suivi du patient 

La séance s’est déroulée derrière des barreaux mais dans le calme avec une rhinocéros qui venait se coller contre ma main. Dès la fin de la séance, Margot montre un regain de caractère en bousculant un peu Buldo, son compagnon, ce qu’elle n’avait plus fait depuis longtemps. Au fil des séances, Margot s’améliore dans sa locomotion, dans sa respiration et dans son entrain. L’axe de la corne se révèle un levier puissant pour équilibrer son corps. À la sixième séance pourtant, c’est l’hiver, Margot se lève difficilement avec une grosse tension dans la loge thoracique (poumon, cœur). La séance accomplie en viscéral, en chant vibratoire suivie par une seule administration d’AINS dans les jours suivants et quelques chants vibratoires réalisés par le personnel du zoo, lui permettra de se remettre lentement, mais sûrement.

Discussion

Passer du coq à l’âne pourrait paraître compliqué pour envisager l’ostéopathie, car avec tellement d’anatomies différentes à couvrir, on pourrait se sentir perdu… Aussi, utiliser le concept de tenségrité (et ses propriétés intrinsèques : compression, tension, résonance) nous permet de comprendre que, quel que soit l’agencement anatomique du corps, le point de départ tenségritif est le cytosquelette dans la cellule… Et tout animal est constitué d’abord de cellules … Ce qui permet d’avoir accès plus facilement à une grande variété d’espèces, fussent-elles sauvages.

Même si les questions soulevées par notre gestion catastrophique à l’échelle de la planète de ces si beaux animaux sont légion et se posent de manière accrue, il reste néanmoins qu’en prenant contact avec une telle émotion palpitante qui respire sous les doigts l’espace d’un temps si court, si long, on a l’impression d’approcher au plus près la beauté de la vie.

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