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Symposium d’ostéopathie de Nice 2013 : L’ostéopathie sur les bancs de la fac !

Les 23 et 24 novembre derniers se déroulait le symposium international de Nice sur le thème de la sphère lombo-pelvienne. Cette édition avait lieu dans la faculté de médecine de Nice sous le parrainage de son doyen, le professeur Patrick Baqué

Publié dans L’Ostéopathe Magazine #21

Par Reza Redjem-Chibane

Patrick Baqué, chirurgien et professeur d’anatomie, a ouvert le symposium par un discours optimiste sur l’avenir de l’ostéopathie et sa juste place dans l’université. En insistant toutefois sur les progrès à réaliser dans le domaine de la recherche pour y trouver sa place :

« l’ostéopathie doit publier des études rigoureuses et faire preuve de méthodes dans sa pratique ». Une direction qu’a voulu suivre Christophe Chambon, organisateur du symposium, à travers sa programmation.

L’évolution de la médecine

 L’acceptation, partielle, de l’ostéopathie au sein de l’université a été possible par une évolution récente de la pratique médicale qui veut remettre le patient au centre de sa pratique. Une démarche représentée par l’intervention de Nicolas Amoretti, radiologue, sur un protocole d’intervention mini invasive sur le rachis (Percutaneous screw fixation of a vertebral pedicle fracture under CT guidance : a new technique, European Journal of Radiology, 2012). Un protocole qui lui a permis d’obtenir le prix Harvard 2012 de la meilleure publication scientifique et qui permet d’opérer les fractures vertébrales sous contrôle scanner à l’aide d’une toute petite incision postérieure par laquelle s’immisce l’aiguille. Après avoir rétabli la hauteur des plateaux vertébraux en « regonflant » la fracture, un ciment à très haute viscosité est injecté dans la zone fractuaire fixant ainsi le bon alignement vertébral. L’opération se déroule sous anesthésie locale, laisse une petite cicatrice et permet une rééducation précoce. Elle s’adresse à un large panel de patients, notamment ceux présentant des contre-indications à l’anesthésie générale.

Ouvrir le dialogue entre patients et médecins

Christian Boukaram, oncologue canadien et auteur de Le pouvoir anti cancer des émotions, plaide pour l’intégration complète et l’humanisation des soins de la santé. Il accepte l’influence de la conscience sur le corps et déclare que « 80 % des patients atteints d’un cancer ont recours à des médecines non conventionnelles. La plupart n’osent pas en parler à leurs médecins. Ces derniers réorientent très difficilement leurs patients vers une de ces thérapies par manque d’information ». Le dialogue entre les patients et les médecins pour trouver les meilleures solutions face à la maladie est aujourd’hui indispensable. D’autres conférences médicales ont suivi. Celle de Stéphane Benoist, professeur en chirurgie digestive et oncologique, portait sur le diagnostic différentiel des pathologies organiques digestives en présence d’une algie lombo pelvienne. Il a insisté sur les signes associés dont il fallait se méfier : troubles du transit, vomissements, fièvres, saignements. Ainsi que sur l’importance des antécédents du malade et les prises médicamenteuses. Martine Grimaldi, gynécologue et ostéopathe, a ensuite abordé les cas cliniques de ses patientes souffrant de douleurs gynécologiques non pathologiques (voir pages 14 et 15).

Éclairages au tableau noir

Comme lors de l’édition précédente, Patrick Baqué a fait une leçon d’anatomie au tableau noir. Cette année, il a représenté à la craie les fascias de la zone lombo-pelvienne chez la femme. Il s’est attaché à montrer la continuité de ce système fascial. Le lendemain, un atelier de dissection était proposé. Les ostéopathes ont ainsi pu confronter cette vision théorique de l’anatomie à la réalité. Une véritable exploration guidée à la rencontre des fascias. Les autres conférences ont présenté des travaux de recherche appliquée en ostéopathie. Léopold Busquet a présenté son travail sur les chaînes physiologiques qu’il a mis en place depuis de nombreuses années et Alain Croibier a rappelé les influences neuro-méningées sur la dynamique lombo pelvienne. Les ostéopathes belges Georges Finet et Christian Williame ont présenté leurs travaux en ostéopathie viscérale dans lesquels ils décrivent une dynamique viscérale organisée avec une mobilité propre à chaque segment du tube digestif. Ils relient également les troubles fonctionnels viscéraux avec une perturbation de cette dynamique. Thibault Dubois, ostéopathe, a rappelé les difficultés méthodologiques auxquelles peut être confrontée l’ostéopathie dans la recherche scientifique. La réalisation de groupes témoins placebo notamment étant quasiment impossible puisque le simple fait de poser les mains modifie les paramètres. La deuxième édition du symposium a su faire entrer l’ostéopathie au sein de l’université. Les échanges interprofessionnels doivent continuer au-delà de ces journées de conférences. Ils permettront d’améliorer la compréhension mutuelle entre médecins et ostéopathes. Deux acteurs aujourd’hui incontournables de la santé.

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