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La posture ne trahit pas les émotions : c’est triste à voir !

Il semble exister un lien intuitif entre la posture et les émotions. Certains responsables de ressources humaines utilisent des règles simples pour interpréter les gestes et postures des candidats en entretien. Quoi qu’il en soit, peu de recherches ont été menées afin de mettre en évidence ce lien. Pourtant, les émotions entrainent des réactions en chaine : système neurologique sympathique et parasympathique, endocrinien, amygdalien, etc. Les études réalisées jusqu’à présent portent sur quatre émotions principales : l’amour, le bonheur, la colère et la tristesse. Dans toutes ces études, les femmes obtenaient des scores plus élevés que les hommes dans l’expression de leurs émotions, sauf la colère où les sujets masculins étaient plus expressifs.

posture émotionEmotions : des réactions en chaîne

Les auteurs de ce texte se sont lancés dans une étude photographique pour tenter de lier l’émotion de tristesse à la posture. Ils ont choisi de ne sélectionner que des femmes pour cette première étude. 28 femmes ont donc été sélectionnées, âgées de 20 à 29 ans. Les auteurs ne précisent pas le mode de recrutement. Elles ont chacune été photographiées, afin de mesurer la protraction des épaules.

Chacune des femmes a ensuite décrit son état actuel de tristesse, ainsi que l’état habituel de tristesse sur une échelle visuelle analogue graduée de 0 à 10. Les deux données ont été comparées grâce à une technique de régression linéaire, avec un niveau significatif fixé à p < 0,05.

Les résultats montrent que la protrusion des épaules est corrélée avec le sentiment de tristesse dit habituel. Il n’y avait pas de résultat significatif entre la posture et la tristesse ressentie au moment de la photographie. Ces résultats sont en accord avec la littérature actuelle, qui tend à montrer que les émotions pourraient être en lien avec le recrutement musculaire et la posture.

La tristesse mise en avant

Les auteurs concluent que l’état de tristesse ressenti par le patient de manière habituelle, c’est-à-dire dans son tempérament, aurait un effet sur la protraction des épaules et ainsi sur la posture de l’individu. Les principales critiques sont liées à la méthodologie utilisée pour prendre les photos : ce ne sont pas uniquement les épaules qui sont prises en compte mais la cage thoracique et particulièrement la cyphose : les sujets cyphosés donneront l’illusion d’une protraction plus importante. Les auteurs se défendent en argumentant que certains articles montrent chez les sujets dépressifs une plus grande prévalence de cyphose thoracique, associée à la tristesse.

Les auteurs encouragent les étudiants et les chercheurs en thérapie manuelle à continuer les recherches par rapport à d’autres émotions et sur des groupes plus importants. Ce protocole de recherche nécessite peu de moyens : un avantage indéniable dans le milieu de la recherche ostéopathique, largement bénévole.

Référence : Pimentel do Rosario JL, Bezerra Diogenes MS, Mattei R, Leite JR. Can sadness alter posture ? J Bodyw Mov Ther 2013;17:328-331

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