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Douleurs pelvi-périnéales chroniques (DPPC) de l’homme : l’ostéopathie comme solution ?

Les douleurs pelvi-périnéales chroniques (DPPC) sont des douleurs sans pathologie organique ou infectieuse identifiée et qui persistent plus de six mois. Quelle solution peut apporter l’ostéopathie ?

Par Yun Kyung de Montebello, Ostéopathe DO et André Métra Ostéopathe DO.

Douleurs pelvi périnéalesDe façon générale, les douleurs pelvi-périnéales chroniques (DPPC) regroupent des symptômes cliniques variés suivant le patient : troubles urinaires et sexuels, digestifs et musculo-squelettiques. Comme tout syndrome douloureux, l’impact émotionnel et les conséquences sur la qualité de vie sont importants et ne doivent pas être négligés. Cette entité nosologique mal définie pose donc des difficultés de diagnostic et de prise en charge. Les DPPC concernent environ 15 % de la population masculine mondiale quel que soit l’âge ou l’origine ethnique. Il existe des traitements médicaux. Mais leurs résultats sont souvent décevants. C’est la raison pour laquelle, en collaboration avec les médecins du service d’urologie de l’hôpital Saint-Louis à Paris dirigé par le professeur François Desgrandchamps, Yun Kyung Kim de Montebello, ostéopathe DO, et André Métra, ostéopathe DO et enseignant et co-fondateur de l’EFAEC (Ecole de Formation et d’Evaluation Anatomo-Clinique) ont mis au point en 2014 un protocole de tests et un traitement systématisé ostéopathique pour les patients souffrant de douleurs pelvi-périnéales chroniques.

Quelles sont les causes des DPPC ?

Les DPPC ont classiquement trois causes principales :
1- La névralgie pudendaleLes deux groupes de nerfs rachidiensnde la région pelvienne impliqués dans la névralgie pudendale sont :
–– Les nerfs pudendal et cutanés postérieurs de la cuisse au
niveau de la région sacrée.
–– Les nerfs ilio-inguinaux, ilio-hypogastriques, génito-fémoraux et obturateurs, au niveau dorso-lombaire (Labat JJ, 2010).
Ces racines nerveuses sont enveloppées par une aponévrose formant le canal d’Alcock. Les DPPC en relation avec une névralgie pudendale auront alors pour origine la compression des nerfs rachidiens suite à une rétraction du canal d’Alcock au niveau sacré et dorso-lombaire. Cette rétraction est classiquement reliée à une distension des ligaments régionaux.

 Comment reconnaître une névralgie pudendale ?

De nombreux signes cliniques permettent de poser le diagnostic d’une névralgie pudendale :
–– Présence d’une douleur exquise (douleur vive et nettement localisée) à la pression de l’épine ischiatique,
––Dyspareunie et/ou douleurs après les rapports sexuels,
––Douleurs apparaissant après l’éjaculation,
––Trouble de l’érection,
–– Troubles posturaux (par exemple, incapacité à rester assis plus de 15 minutes),
––Douleur ne réveillant pas la nuit,
–– Absence de déficit sensitif objectif (anesthésie, diminution de la sensibilité)

On notera également des douleurs de type brûlures ou pincements au niveau du périnée, entre l’anus et la verge, avec une irradiation vers la région scrotale. Il faut différencier une névralgie pudendale d’un syndrome du muscle piriforme qui peut aussi créer des douleurs de type DPPC dans la région pelvienne. L’origine du syndrome du muscle piriforme étant musculaire, la prise en charge sera différente. Le seul traitement médical proposé actuellement pour traiter une névralgie pudendale consiste à pratiquer des infiltrations de corticoïdes dans le canal d’Alcock. Avec des résultats décevants sur le soulagement de la douleur.

2- La prostatite chronique ou syndrome douloureux pelvienchronique (SDPC). Une prostatite chronique peut être responsable de DPPC : on parle alors de syndrome douloureux pelvien chronique (SDPC). Le diagnostic des SDPC est difficile en raison de l’absence fréquente de signes cliniques au niveau prostatique. Un vrai paradoxe ! La douleur peut recouvrir toute la sphère urogénitale. Elle est persistante ou récurrente, associée à des symptômes évocateurs d’une dysfonction de l’appareil urinaire et/ou génital. Il y a absence de preuves d’une infection ou d’une autre pathologie évidente (source : European association of Urology). Malgré l’absence d’une infection détectée, la prise en charge médicamenteuse des SDPC repose sur l’administration d’antibiotiques. En association avec des alpha-bloquants, des anti-inflammatoires et des inhibiteurs de la 5-alpha-réductase. Malheureusement, il n’existe pas d’alternative pharmacologique pour les patients ne répondant pas à ces traitements conventionnels.

3- Les cystites interstitielles ou syndromes douloureux vésicaux.
Ces syndromes douloureux vésicaux se traduisent par l’existence d’une douleur sus-pubienne en relation avec le remplissage vésical. On retrouve des problèmes de miction diurne et nocturne malgré l’absence d’infection prouvée ou d’une autre pathologie évidente. Dans ce cadre, c’est le patient qui « perçoit » la douleur comme étant en relation avec la vessie.

Dans la suite de l’article :

  • Quels sont les tests posturaux utiles pour le diagnostic des DPPC ?
  • Yun, l’émotion au bout des doigts

L’intégralité de cet article est à lire dans L’ostéopathe magazine #29

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