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La douleur est-elle dépendante de l’âge du patient ?

Ce n’est une surprise pour personne, la douleur est un phénomène subjectif. Pour autant, existe-t-il des différences significatives entre les différentes classes d’âge qui devraient changer la manière de considérer la plainte du patient ? Nous savons déjà que chez le nourrisson celle-ci est bien moins modulée et qu’elle sera d’emblée très importante. Pour autant, il semble que la nature de la douleur évolue avec l’âge.

Une douleur de jeune femme/homme n’est pas celle du sénior

Une méta-analyse sur 40 études a été conduite sur le sujet, le seuil de la douleur se retrouve augmenté avec l’avancée en âge. Ce fossé est d’ailleurs plus marqué sur certains types de stimulus (Chaleur) et certaines régions anatomiques (la tête). La tolérance a la douleur en revanche ne change pas de manière significative. Il semble également que la sensibilité douloureuse diminue pour les intensités douloureuses faibles.

Cette « presbyalgie » s’inscrit dans contexte de diminution des capacités sensorielles (thermiques, toucher, vibration). Cela peut expliquer l’apparition de nombreuses ecchymoses, blessures, ou brulures. Elle peut expliquer aussi la diminution des douleurs musculosquelettiques avec l’avancée en âge malgré la progression des processus dégénératifs.

Cette diminution de la sensibilité, de la proprioception commence par les membres inférieurs au niveau des axones très longs plutôt qu’au niveau des axones plus courts.

Les auteurs notent néanmoins que les études progressent beaucoup en qualité depuis quelques années et que ces conclusions sont susceptibles d’évoluer. De plus, il faut noter que la classe d’âge au-delà de 80 ans est rarement étudiée. Cette étude n’est donc pas exhaustive.

Au-delà de la question de douleur

Il faut aussi se souvenir que les causes de douleurs en dehors des facteurs contextuels ou d’entretien (modèle biopsychosocial) voient leur fréquence variée selon l’âge. Il est plus fréquent d’observer des symptômes de canal lombaire étroit (dont la douleur et/ou la claudication neurogénique, par ex) chez des personnes âgées, et bien plus de douleurs sacro-iliaques chez les femmes jeunes.

Quel impact dans la pratique clinique ?

Il faut donc comprendre qu’il se produit des changements neurophysiologiques qui modifient la perception de la douleur au fur et à mesure de l’avancée dans l’âge. À ces modifications se superposent des causes qui vont changer dans le temps et qui nécessitent de croiser l’analyse de la douleur avec le reste de la symptomatologie.

Sources :

Lautenbacher S et coll, Age change pain perception: A systematic-review and meta-analysis of age effects on pain and tolerance thresholds, Neuroscience and biobehavioral review, 2017, 75: 104-113.

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Pour aller plus loin :

Ce thème fut abordé par M Yannick Huard lors du Symposium d’Ostéopathie Internationale de Nantes en mars dernier. Retrouvez en la synthèse dans notre numéro #41 en vous abonnant avant sa publication ou dans notre boutique. Bonne lecture !

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