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neuropathies et botox

Douleurs neuropathiques : le Botox à l’essai

Une étude randomisée versus placebo montre que des injections sous-cutanées répétées toutes les 12 semaines de toxine botulique de type A (Botox) seraient efficaces contre les douleurs neuropathiques.

La prise en charge des douleurs neuropathiques est souvent complexe et peu efficace. Les patients concernés ne répondent pas aux antalgiques classiques et les molécules utilisées de façon plus spécifique, antiépileptiques ou antidépresseurs, sont pourvoyeuses d’effets indésirables souvent gênants. Des chercheurs français ont donc voulu tester l’intérêt de la toxine botulique A, plus connue sous le nom de Botox, dans les douleurs neuropathiques périphériques.

Quel est le mécanisme antalgique du Botox ?

Cette substance a la capacité de bloquer la transmission nerveuse au niveau de la jonction neuromusculaire. Depuis plusieurs années, elle est utilisée dans des pathologies telles que la dystonie, les vessies neurologiques, la spasticité localisée. En outre, elle commence à être utilisée dans la migraine chronique. « L’efficacité antalgique de la neurotoxine dans les douleurs neuropathiques avait déjà été suggérée par d’autres études cliniques et des données d’études chez l’animal, mais sans bien connaître le mécanisme d’action impliqué », précise Nadine Attal (INSERM, U987/université Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, 78). Son étude tricentrique a porté sur 152 patients présentant une douleur neuropathique assez localisée, par exemple sur un doigt, une main, etc., compatible avec les doses maximales utilisables de Botox. Les participants randomisés ont reçu deux injections sous-cutanées à 3 mois d’intervalle, soit de toxine botulique, soit de placebo ; et ils maintenaient en parallèle leur traitement habituel.

Cette étude apporte une preuve de l’efficacité de la toxine botulique de type A. Elle permet aussi de mieux cerner le profil des patients auxquels proposer le traitement 

Une diminution de l’intensité de la douleur mesurée

Les résultats mesurés après 24 semaines de suivi mettent en évidence une diminution de l’intensité de la douleur. Sur une échelle numérique cotée de 0 à 10, l’évaluation de la douleur passait en moyenne, de 6,5 à 4,6 dans le groupe Botox, contre 6,4 à 5,8 dans le groupe placebo. En outre, les personnes ayant répondu significativement à la première séance d’injection étaient davantage soulagées après la seconde séance.
« Cette étude apporte une nouvelle preuve de l’efficacité de la toxine botulique de type A, mais elle a aussi permis de mieux cerner le profil des patients pour lesquels proposer le traitement », précise la chercheuse. En effet, les auteurs ont constaté que l’efficacité du Botox était d’autant plus élevée que les patients présentaient une bonne sensibilité à la chaleur au niveau de la zone concernée, et une douleur provoquée par un contact ou un effleurement simple (allodynie).

Le Botox reste interdit pour les douleurs neuropathiques

Sans doute un tel usage thérapeutique reposera-t-il sur le recours régulier à des injections, toutes les 12 semaines, affirme un communiqué de l’INSERM. « Reste que le Botox n’a pas d’autorisation de mise sur le marché dans les douleurs neuropathiques, et que ce traitement ne pourra être proposé qu’en cas d’échec des traitements conventionnels. Ces injections devront être réalisées à l’hôpital car elles sont souvent douloureuses », ajoute N. Attal.

[su_spacer]✎ Source : INSERM (31/03/2016)

Référence : The Lancet neurology, 29/02/2016

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